Résumé de la 52e partie n Après les témoins à charge, on entend les témoins à décharge, dont l'ancien co-détenu de Petiot qui le décrit comme un homme d'un rare héroïsme. Le procès tire vers sa fin. Le 4 avril 1946, Me Floriot, l'avocat de Petiot, prononce sa plaidoirie. Le moment est très attendu parce que l'avocat est connu pour son éloquence ; C'est aussi l'avocat des causes difficiles et on se demande s'il peut encore sauver Petiot. «Mon client, dit-il, était, avant d'être accusé de crimes, un homme aimé et respecté de tous...» Il rappelle son enfance et son adolescence, marquées par la mort d'une mère qu'il aimait, ses efforts à l'école et sa volonté de réussir dans la vie. Et il a réussi, puisqu'il est devenu le médecin que l'on connaît. Des témoins pour parler de la compétence, du dévouement et de la générosité du docteur Petiot ? L'avocat peut en produire des dizaines... A Villeneuve-sur-Yonne, comme à Paris, il s'est fait beaucoup d'amis et de partisans ! Son rôle dans la Résistance ? en dépit de tout ce qui a été dit, il a réellement été un résistant! N'a-t-il pas été arrêté par les nazis alors qu'il tentait de faire évader des gens ? N'a-t-il pas été jeté en prison, torturé ? son corps porte encore les séquelles des sévices qu'il a subis, et il y a le témoignage de ce co-détenu, résistant, puis déporté, qui a été témoin des souffrances subies par Petiot. Comme Petiot, l'avocat crie au complot, monté durant l'occupation, par les Allemands et leurs complices français, pour perdre un authentique résistant ! Les cadavres de la rue Lesueur ? Petiot a reconnu avoir exécuté des gens mais uniquement des nazis et des collaborateurs, les autres meurtres, il n'en est pas responsable, puisqu'il était en prison ! L'avocat relève des contradictions dans les déclarations des témoins, note les accusations sans preuve, et, à la fin, demande l'acquittement et la réhabilitation de son client ! «Ne condamnez pas un innocent, quelqu'un qui, toute sa vie, s'est mis au service des autres et a risqué sa vie, à plusieurs reprises, pour sauver ceux qui étaient menacés !» Des contradictions dans les témoignages ? Des lacunes ? Le président Léser le reconnaît mais il y a tant d'autres faits, tant de détails qui établissent la culpabilité de Petiot ! Avant de passer aux délibérations, le président donne la parole à l'accusé. — Si vous avez quelque chose à ajouter pour votre défense... Petiot se lève, le visage empourpré. — Oui, dit-il, je voudrais m'adresser aux jurés... Il se tait un moment, comme pour entretenir le suspense, puis fait sa déclaration : — Messieurs, je suis innocent des meurtres que l'on m'attribue. Les seules personnes que j'ai supprimées sont les nazis et leurs collaborateurs. Si vous êtes de bons Français, vous allez vous en rappeler... De toutes les façons, vous savez, mieux que moi, ce qui vous reste à faire. Je vous fais pleinement confiance ! Il se rassoit. Il est vingt-deux heures. Le président invite les sept hommes qui constituent le jury à se retirer pour délibérer. (à suivre...)