Réalité n De nombreux citoyens bénéficient de la gratuité du transport à bord des bus de l'Etusa, ce qui n'est pas fait pour arranger les affaires de l'entreprise publique. La situation financière de l'Etusa n'est pas très reluisante, de l'avis des représentants des travailleurs, pour expliquer le recours de cette entreprise à l'augmentation des tarifs de ses tickets de voyage. Mais cette décision résoudra-t-elle pour autant le problème ? Rien n'est moins sûr, sachant que l'entreprise publique est fortement concurrencée par les opérateurs privés qui, eux, n'ont pas revu à la hausse leurs tarifs. De plus, de nombreux citoyens bénéficient de la gratuité du transport à bord des bus de l'Etusa, ce qui n'est pas fait pour arranger les affaires de l'entreprise publique. «Il m'arrive très souvent de faire la tournée du bus sans pour autant empocher grand-chose, car la plupart des passagers ont des cartes qui leur donnent le droit de voyager gratuitement», témoigne un jeune receveur, recruté ces derniers mois à la suite de l'acquisition de nouveaux bus. D'autres usagers, d'un autre genre, sans ce type de cartes voyagent gratuitement aussi. «Les resquilleurs sont de plus en plus nombreux, surtout depuis que les tarifs ont été revus à la hausse. Le problème est qu'on ne peut rien contre eux, si tu insistes pour qu'ils payent, ils risquent de se montrer agressifs», fait remarquer le jeune receveur, qui précise que les contrôles sont de moins en moins fréquents. Depuis quelques mois, en effet, les contrôleurs de l'Etusa se font rares dans les bus, notamment sur certaines lignes. Les receveurs ne se contentent plus de rester dans leur cabine à attendre que les passagers se présentent devant leur guichet pour payer leurs tickcets : ils se déplacent en permanence à l'intérieur du bus pour vendre les tickets. Pour rappel, en vue de lutter contre ce phénomène de la fraude, la direction de l'Etusa avait instruit les chauffeurs d'ouvrir uniquement la porte arrière du bus de sorte à obliger les usagers à passer par la cabine du receveur et à s'acquitter ainsi du prix du billet, mais l'expérience s'est vite soldée par un échec, puis vite abandonnée. Par ailleurs, la crise financière dans laquelle se débat l'Etusa se répercute négativement sur la situation sociale des travailleurs dont les salaires n'ont pas été revalorisés. Et pour parer à cette situation, les responsables de l'entreprise, ont expliqué que cette revalorisation ne saurait tarder, puisque l'accord de la tutelle a été obtenu. Reste à trouver l'argent nécessaire pour mettre en application cette décision.