«Le service est nettement meilleur que celui du Ramadhan de l'année dernière», témoigne un quinquagénaire qui attendait, à la place Audin, le bus de l'ETUSA assurant la ligne vers El Biar. Il était 20h45. Les bus ne sont pas encore en place. Ceux qui guettent l'apparition des bus de transport public se font nombreux. La direction de l'entreprise assurait pourtant que le service nocturne durant le mois de Ramadhan sera assuré de 20h30 à 1h du matin. «Le quart d'heure de retard que vous constatez représente le déplacement du bus du garage jusqu'ici», nous explique un agent de l'entreprise. «Les bus se déplacent à moitié vite pour les premiers voyages. Ce n'est qu'à partir de 21h que la demande grandit et que les bus sont remplis notamment vers Ben Aknoun, Bir Mourad Raïs et El Biar.» «Nous sommes satisfaits de pouvoir effectuer des déplacements nocturnes chez nos proches pour passer des moments de convivialité et des soirées ramadhanesques. Sans cela c'est pratiquement impossible de bouger et aller verts Bouzaréah», estime une mère accompagnée de ses deux garçons. Ce n'est pas l'avis des trois jeunes qui voulaient se rendre à El Madania avant que les bus de l'ETUSA ne se mettent en marche. Après une angoissante attente, les trois filles optent pour un… clandestin. Il est ainsi visible que le transport public assuré la nuit pendant le mois de Ramadhan a contribué à l'animation de la ville qui, traditionnellement, ne connaît pas de vie au-delà de 20h. Les habitants de la capitale se réjouissent manifestement de pouvoir faire leurs emplettes et d'aller à la rencontre des proches pendant les soirées du mois de carême. «Nous ne pouvons pas faire de tels mouvements sans le transport public. Se déplacer par taxi nous revient très cher», souligne un habitant d'El Harrach venu voir une pièce de théâtre présentée au Théâtre national d'Alger. Certains citoyens regrettent néanmoins que les bus de l'ex-RSTA disparaissent, parfois, bien avant l'horaire indiqué, à savoir 1h du matin. «On nous a dit que le service sera assuré jusqu'à 1h du matin. Mais, finalement, ils s'arrêtent avant», s'étonne un groupe de jeunes à la place du 1er Mai. Groggy par la promesse d'un service continue, ces jeunes ont été obligés de recourir à d'autres moyens de transport. «Qui va nous déposer maintenant à El Harrach», se demandent-ils. C'est dire qu'autant le service de l'ETUSA a réhabilité la nocturne de la capitale, autant des imperfections persistent notamment en matière de communication. «Un service de transport public sera assuré toutes les nuits à Alger durant le mois de Ramadhan de 20h30 à 1h du matin», a indiqué à quelques jours du premier jour de Ramadhan l'Entreprise de transport urbain et suburbain (ETUSA) dans un communiqué. Le service sera assuré, avait précisé la direction de l'entreprise, sur la ligne de la place du 1er Mai vers la place du 8 Mai 45, El Madania, Bir Mourad Raïs, Ben Aknoun, Bouzaréah, Bab El Oued et Bachedjerrah. Le transport durant les soirées de Ramadhan sera également assuré de la place Audin vers Hydra, El Madania et El Biar, et de Bab El Oued vers le palais du Peuple. L'ETUSA a annoncé que les déplacements de la place du 8 Mai 45 vers Vieux Kouba, Aïn Benian, Ben Aknoun, Bouzaréah, El Harrach et Bachedjerrah sont inclus dans le service nocturne du mois de Ramadhan. A. Y.