Situation n Hormis le centre-ville qui abrite les différentes administrations de la wilaya, tous les quartiers, dont les plus récents, croupissent sous le poids de détritus qui continuent à empoisonner la vie des habitants et à polluer l'environnement. Avec un nombre d'habitants dépassant les 80 000 âmes, près de 35 villages annexes et une grande superficie qui avoisine celle d'une wilaya du Nord, la commune de Tamanrasset peine à régler le problème des déchets ménagers qui envahissent une ville pourtant agréable et au climat doux. Le président de l'Assemblée populaire communale (APC) de Tamanrasset, Ahmed Ben Malek, qui reconnaît la gravité de la situation sur le plan environnemental et sanitaire, tente de l'expliquer par le retard accusé dans la réception de la décharge publique située sur la route d'In Guezzam et l'absence de civisme qui résulte, aussi, selon lui, des apports importants de population enregistrés ces dernières années dans la capitale de l'Ahaggar. M. Ben Malek déplore le fait que l'usage massif de sachets en plastique comme emballage de détritus ait créé une situation ingérable dans la ville et ses quartiers, constituant de fait «un danger pour l'environnement, au regard de décomposition très lente de ce type de produits». Tamanrasset, qui est un chantier à ciel ouvert, au vu des projets de développement entamés et, surtout, le nombre important d'entrepreneurs qui déchargent leurs marchandises de manière anarchique, est en phase de devenir un dépotoir ingérable. Un constat que M. Ben Malek confirme en estimant que «la responsabilité de cette situation n'incombe pas à une seule partie», relevant, par conséquent, que «son traitement exige le concours de tout le monde, y compris le recours à la dissuasion à travers la justice». «L'APC a mis en place, et à plusieurs reprises, des conteneurs dans les quartiers, mais quelques habitants malveillants les ont vite réduits en cendres», a-t-il encore déploré, pour illustrer le manque de coopération de certains citoyens. «Il y a des citoyens qui jettent leurs détritus de manière anarchique et à n'importe quelle heure», a-t-il relevé, déplorant, aussi, le fait que «d'autres habitants s'attellent de nuit à dépecer les sachets de détritus pour récupérer des aliments utiles pour leurs caprins». Avec 4 grands camions, 5 autres petits, 2 engins de 10 tonnes chacun et 2 tracteurs, «un parc roulant largement suffisant pour traiter les déchets ménagers de Tamanrasset», selon le président de l'APC, cette ville de l'extrême-sud du pays, peine à venir à bout d'une situation qui se complique au fil du temps. Pourtant et sur un autre volet, Tamanrasset est arrivée à solutionner des problèmes inextricables auparavant, à l'instar des crues des oueds qui la traversent, causant d'énormes dégâts chaque automne.