Politique n La volonté de placer la recherche au cœur du développement économique est aujourd'hui réelle, souligne le directeur général de la recherche scientifique. Abdelhafid Aourag, qui intervenait ce mercredi matin sur les ondes de la chaîne III, rappellera à ce propos, les dernières mesures prises par le Conseil des ministres. Il s'agit entre autres de la rétribution des activités de recherche qui oscille entre 45 000 et 20 000 DA. Une fourchette qui serait établie selon les grades de recherche. Mais aussi en fonction du diplôme, de l'expérience, ainsi que de la compétence de chaque chercheur. Un professeur toucherait ainsi 45 000 DA pour sa recherche contre 20 000 pour un maître assistant. Pour bénéficier concrètement de cette rétribution, les chercheurs devraient d'abord publier leurs résultats de recherche. «C'est une reconnaissance de l'élite par l'Etat. Elle s'adresse essentiellement à ceux qui rentrent dans un cadre bien spécifique, soit ceux qui participent aux programmes nationaux de recherche.» Cette contractualisation des activités de recherche sera effective à partir du 1er janvier 2011. «C'est un appel à la contribution de l'université à résoudre des problèmes nationaux à travers des propositions de solutions qui sont des projets déposés», poursuit-il, d'ajoutant que «l'évaluation de ces projets sera sévère». Il existe au niveau du ministère de l'Enseignement supérieur, des comités sectoriels permanents, une instance constituée d'experts qui seront appelés à évaluer les projets de recherche. «Le contrat de l'évaluation est individuel», explique le directeur de recherche qui ne conteste pas l'éventualité de recourir à une évaluation étrangère en cas de litige. Pour accompagner les chercheurs dans cette nouvelle stratégie de mise en valeur de nos compétences, le ministère de l'Enseignement supérieur avait il y a quelque temps, instauré un système de documentation en ligne. Il est composé de 60 000 accès, auxquels n'accèdent que ceux qui ont un statut de chercheur ou étudiants inscrit en Master. Parmi les autres dispositions validées lors du Conseil des ministres figure le statut du doctorant considéré comme une étape importante pour la recherche. Le doctorant est désormais, «considéré chercheur permanent dans un laboratoire», affirme M. Aoureg. Nos expatriés pourront pour leur part contribuer avec leurs recherches à travers des contrats avec des laboratoires nationaux de recherche. Ils sont ainsi, selon l'intervenant, pas moins de 300 expatriés à avoir déposé leurs demandes pour revenir aux pays. Nos universités sont à la 3 000e place à l'échelle internationale. Un classement qui ne reflète aucunement leur niveau. C'est du moins ce que pense M. Aoureg. «C'est un classement qui se fait sur mesure, et il est remis en cause même par les pays européens», a-t-il indiqué. Pour appuyer ses propos, M. Aoureg nous invite à découvrir les critères sur lesquels sont généralement basés ces classements. «Ils se font sur la base du nombre des prix Nobel obtenus ainsi que le nombre d'articles publiés dans la revue Science et Nature», a-t-il expliqué, affirmant que les initiateurs de ces classements «orientent volontairement la recherche pour qu'elle soit exclusivement publiée dans les revues américaines». Des orientations ayant, selon lui, «un attrait plus politique que scientifique». Le responsable de la recherche scientifique reconnaît toutefois qu'un travail de fond doit être fait pour une meilleure visibilité de nos universités. «C'est l'accessibilité de l'information pour chaque université qui pose problème», a-t-il dit.