L'Algérie est loin de la norme internationale en termes de nombre de chercheurs. Les chiffres avancés par le directeur général de la recherche scientifique au ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique confirment cette tendance. Actuellement, l'Algérie compte "600 chercheurs par million d'habitants, alors que la France dispose de 4300 par million d'habitants". L'écart est "important". D'où cette nouvelle politique élaborée par le gouvernement afin d'y "remédier pour donner un nouvel élan à ce secteur". Dans ce registre, Abdelhafid Aourag, rappellera que le nombre de chercheurs permanents est de "1500 et 20 000 enseignants chercheurs" qui bénéficieront de nouvelles dispositions, dont la création de nouveaux laboratoires avec pour objectif de passer de "780 existants à 1000 prochainement". Autre mesure, la mise en place d'un conseil national de la recherche scientifique, que préside le premier ministre qui se réunira dans les jours à venir afin de faire le premier bilan de la recherche pour décider de la politique à suivre. Des dispositions contenues dans la loi quinquennale 2008-2012 qui comprend 3 programmes de recherches touchant divers domaines comme l'agriculture, l'eau ou encore la santé. L'invité de la Chaîne III de la Radio nationale ne manquera pas également de souligner les "acquis sociaux au profit des chercheurs", comme la mise en place de nouveaux statuts et la revalorisation de la prime. Ainsi, il a déclaré que le régime indemnitaire sera élaboré selon les compétences. "La prime sera versé en fonction de l'excellence du chercheur et les primes forfaitaires ne seront plus appliquées". Des discussions seront menées avec la fonction publique pour finaliser ce dossier. Autre nouveauté annoncée par le DG de la recherche scientifique, l'élaboration d'un "statut particulier de l'ingénieur". Le tout est de pouvoir mettre en place des "indicateurs spécifiques pour l'Algérie et ce dans le but d'attirer les investisseurs qui accompagneront les chercheurs", a-t-il dit. Un travail de longue haleine, affirme Abdelhafid Aourag, qui reconnait au passage que le retour des chercheurs algériens installés à l'étranger nécessite au préalable l'instauration d'un environnement adéquat. Pour lui, le développement de la recherche scientifique ne dépend pas uniquement des salaires accordés car les moyens financiers existent en Algérie où il est consacré un montant de "100 milliards de dinars à ce secteur". Il s'agit en fait des "conditions dans lesquelles doit évoluer le chercheur qu'on doit améliorer".