Paradoxe n Les familles algériennes s'indignent du coût du mariage et des comportements qui l'accompagnent, souvent contraires aux traditions... La majorité écrasante des Algériens estime que les dépenses qui caractérisent les mariages ont de plus en plus augmenté son coût ces dernières années, provoquant la hausse du nombre de célibataires. Aujourd'hui, la facture d'un mariage peut atteindre des dizaines, parfois des centaines de millions de centimes ; des dépenses dictées par un effet de mode, totalement étranger à nos valeurs et traditions. Si certaines dépenses sont nécessaires, d'autres sont superflues, pour les besoins du paraître ou pour éviter à tous prix les mauvais commentaires. Et pour cause, la location d'une salle des fêtes s'élève entre 150 000 à 200 000 DA, celle d'une limousine dépasse allègrement les 40 000 DA, une collation pour une moyenne de 200 personnes se chiffre à 40 000 DA si le service se limite aux seuls gâteaux et soda pour atteindre 100 000 DA si on sert un dîner. L'animation musicale varie entre 10 000 pour le disc-jockey et 150 000 DA pour les orchestres. La location de la fameuse robe blanche pour le grand jour varie entre 8 000 et 30 000 dinars sans oublier la location des robes pour la «tesdira» qui peut atteindre les 90 000 DA. A cela s'ajoutent la coiffure de la mariée pour le grand jour qui coûte entre 3 000 et 20 000 DA ; 15 000 à 20 000 DA à donner au cameraman et au photographe pour immortaliser l'événement, la réservation de la chambre d'hôtel pour la nuit de noces, 12 000 DA dans les hôtels quatre étoiles et jusqu'à 35 000 DA dans les grands hôtels. Tout cela, sans oublier la fameuse dot qui se taille la part du lion dans les dépenses puisqu'elle atteint les 400 000 DA dans certaines régions du pays. Ainsi le coût moyen du mariage est de 70 à 80 millions de centimes. Une histoire d'amour ou d'argent ? Telle est la question que se posent nombre de gens. «C'est tout simplement du gaspillage», se désole Fatma-Zohra, une grand-mère qui prépare le mariage de son fils, avouant qu'il sera célébré dans la limite du nécessaire. «Mais d'où leur vient cet argent ? J'ai trimé pendant 40 ans et je ne suis pas parvenue à mettre de côté une telle somme !», s'est-elle étonnée. Sa voisine Louiza déplore qu'une grande partie de l'argent soit dépensée dans des fêtes à la moderne. «Il n'y a plus de convivialité comme avant, tout se fait à la mode occidentale, sans les traditions vestimentaires, ni culinaires ou encore les troupes musicales traditionnelles. Sincèrement, je n'ai plus de repères dans ces mariages. D'ailleurs, je n'y participe plus», a-t-elle regretté.