Faut-il adopter toutes les traditions ? Nombre de jeunes et moins jeunes répondent par la négative. La majorité estime ne pas se cloisonner dans des rituels souvent jugés dépassés. «Aujourd'hui, les parents n'imposent plus de mariée à leur garçon ou un mari à leur fille. Les jeunes ont plus de liberté dans leur choix. C'est une avancée remarquable qui assure la stabilité des couples», s'est réjouie Fatma-Zohra. D'autres se réjouissent également de la disparition progressive de certaines traditions qui se pratiquaient autour de la nuit de noces et regrettent le fait qu'elles se pratiquent encore par certaines familles. «Je suis contre ces pratiques par lesquelles la mariée doit justifier de sa virginité qui demeure un gage de bonne conduite et de fidélité pour son mari. C'est vraiment médiocre et hypocrite comme comportement. Pourquoi juger la femme et pas l'homme ?», s'indigne Hakim, un jeune célibataire, ingénieur qui compte déroger à la tradition. Cette tradition de la consommation impérieuse du mariage durant la nuit de noces ou le lendemain soir, selon les régions, est vécue comme un véritable cauchemar par des milliers de jeunes, les deux sexes confondus. Dans certaines régions, le marié doit procéder à la défloration dans un temps record et doit montrer la preuve aux proches, parfois toute l'assistance. «C'est de la pure sauvagerie une nuit de noces qui se déroule dans de telles conditions. Alors que normalement les choses doivent se dérouler sans précipitation ni violence», estime la plupart des jeunes interrogés sur le sujet.