Résumé de la 3e partie n Est-ce le bruit du télégraphe qui attire un babouin que ni Glasgow ni James ne semblent impressionner... ? — Jack ! James a lancé ce nom comme ça : Jack ! Quand il était jeune, il y a une quarantaine d'années, là-bas en Ecosse, il avait un copain qui se prénommait Jack et James trouve une certaine ressemblance entre le singe à nez de chien et son copain qui avait toujours l'air d'être enrhumé. — Jack ! Tsss ! Tsss ! Viens ! Le babouin a hésité. Pourquoi s'approcherait-il de cet être qui n'est pas un singe ? Les babouins aiment vivre en société. James se remémore ce qu'on lui a dit dans les environs : il paraît qu'il y a des fermiers qui ont réussi à utiliser des femelles babouins pour garder les troupeaux. Les femelles sont plus douces, moins prêtes à courir le guilledou, plus attachées à leurs maîtres barbus. Les mâles auraient tôt fait d'abandonner les vaches pour galoper derrière une jolie babouine, surtout quand le rut leur colore le derrière en rouge vif. James se dit : « Si une femelle accepte de garder un troupeau de vaches et de le ramener à l'écurie, qui sait, un mâle pourrait peut-être s'intéresser à la mécanique ! Et qui sait si ce sacré singe ne serait pas capable d'apprendre le morse pour utiliser le télégraphe !» James éclate de rire : il imagine Jack coiffé de la petite casquette galonnée qui est le signe de ses fonctions au sein de la compagnie des chemins de fer. La tête de l'inspecteur s'il surprenait Jack en train de manœuvrer les aiguillages ou d'envoyer des rapports d'activité à Durban ! — Tiens, te voilà toi ? Qu'est-ce que tu veux ? Une banane ? Une cacahuète ? La cacahuète fera l'affaire et dès qu'il l'a en bouche le jeune babouin s'enfuit, mais James sent bien qu'il sera là dès le lendemain. Dans les jours qui suivent, Jack le babouin devient un habitué du poste d'aiguillage. Glasgow n'est pas jaloux. Il admet que le singe vienne partager son domaine. Après tout, chacun a droit à sa ration de caresses, à sa nourriture. Ils ne se font aucune concurrence. James, en bon Ecossais, se dit : — Toi, mon coco, il faudra bien que tu me rendes de petits services. Jack, qui reste de plus en plus longtemps dans le bungalow, observe ce qui se passe autour de lui. La première qui l'intéresse est Wilma, la jeune fille qui fait la cuisine. Jack l'observe tandis qu'elle balaye le sol. Il fronce un peu le nez comme s'il faisait un effort pour comprendre le maniement et la finalité du balai. Et un jour c'est la surprise : James découvre Jack... en plein balayage ! Il a bien compris comment il faut disposer ses mains sur l'ustensile pour le faire aller d'arrière en avant. Il a aussi compris de toute évidence ce qu'est la poussière et qu'il faut pousser celle-ci vers la porte grande ouverte pour la jeter dehors. James applaudit des deux mains devant cet exercice. Quand il lui raconte ça, Wilma est un peu vexée et hausse les épaules en marmonnant : — Peut-être le singe il balaie mieux que moi, mais moi sais faire des choses que jamais singe fera ! Le second exercice auquel Jack s'attaque est la corvée d'eau. Après avoir observé Wilma jeter le seau dans le puits et actionner la manivelle pour le remonter plein, il parvient à en faire autant. Bien évidemment, au début il laisse retomber quelques seaux dans le puits mais il «pige» vite comme on dit, et dès lors Wilma ne lui ménage plus son admiration. Il suffit qu'elle frappe un coup sur le seau pour que Jack se rue et exécute la manœuvre. Après le puits et le balai, Jack s'intéresse au jardinage. (à suivre...)