Jack vivait avec sa mère dans une petite ferme. Ils travaillaient dur tous les deux, mais ils étaient très pauvres. Un jour, leur vieille vache ne donna plus de lait et la mère de Jack décida de la vendre. «C'est moi qui vais la conduire au marché, dit Jack. — Si tu veux, mais ne te laisse pas faire, répondit sa mère, demandes-en au moins dix pièces d'argent.» Et Jack partit au marché, emmenant la vache au bout d'une corde. Il avait à peine fait quelques centaines de pas qu'il rencontra un petit vieux, qui marchait tout courbé sur un bâton. «Bonjour, Jack, dit le petit vieux. Où vas-tu donc avec cette vache ? — Bonjour monsieur, répondit Jack. Je vais la vendre au marché, et je vais en tirer un bon prix ! — Si tu veux, tu peux devenir riche comme tu n'as jamais rêvé de l'être, dit le petit vieux. Je t'achète ta vache. Regarde ! Je te donne en échange ce haricot. — Vous vous moquez de moi ! s'écria Jack. J'en veux au moins dix pièces d'argent et vous croyez l'avoir pour un haricot ? — Oui, mais c'est un haricot magique. Si tu le plantes, en une nuit il poussera jusqu'au ciel. — Jusqu'au ciel ! répéta Jack.» Il était émerveillé à l'idée de posséder une plante magique et déjà il imaginait les voisins et tout le village qui défilaient dans son jardin pour admirer le haricot géant. Alors Jack vendit sa vache pour un haricot et s'empressa de rentrer à la maison, très content de lui. Inutile de dire qu'après avoir expliqué à sa mère la bonne affaire qu'il venait de réaliser, il perdit vite son air triomphal. «Ane, sot, niais…», sa mère le traita de tous les noms et finit par s'effondrer sur une chaise en pleurant comme une Madeleine. Très contrarié de faire pleurer sa mère, Jack jeta le haricot par la fenêtre et se mit à pleurer lui aussi. Après une bien triste soirée, il alla se coucher le cœur gros. Le lendemain, il se leva le premier et se précipita à la cuisine pour préparer le petit déjeuner de sa mère. Mais impossible d'ouvrir les volets ! Il sortit voir ce qui les coinçait. Quelle surprise ! Un énorme pied de haricot montait contre le mur, et poussait si haut que la tige se perdait dans les nuages. Sans hésiter, Jack commença à grimper de branche en branche, de feuille en feuille. Il grimpa…grimpa… grimpa…encore… plus haut… jusqu'au ciel. Puis il suivit une route au milieu des nuages et finit par arriver devant un château qui semblait inhabité. Il entra et se promena dans toutes les pièces. Quelle merveille ! Elles étaient pleines de beaux meubles et de toutes sortes de richesses. Mais, tout à coup, se dressa devant lui une géante. Sans perdre son aplomb, Jack lui dit : «Bonjour Madame, pourriez-vous me donner un peu à manger, s'il vous plaît ? J'ai bien faim. — Mon pauvre enfant, dit la géante, que viens-tu faire ici ? Mon mari est un ogre. Au lieu de te donner à manger, c'est lui qui va te manger !» Jack n'eut pas le temps de répondre car à ce moment, on entendit un grand bruit. Boum ! Bam ! Boum ! Bam ! «Vite, dit la géante, cache-toi derrière le buffet !» (à suivre...)