Résumé de la 47e partie n Après avoir longuement insisté, Victoria est enfin introduite chez le Dr Rathbone... Il faudra me les donner. Voyons ! Est-ce que nous nous sommes déjà rencontrés on non ? Je suis très myope et je ne crois pas que vous m'ayez dit votre nom... — Vous ne me connaissez pas, répondit Victoria, mais je suis une amie d'Edward. — Une amie d'Edward ? Parfait ! Il sait que vous êtes à Bagdad ? — Pas encore ! — Ce sera pour lui une bonne surprise quand il reviendra... — Quand il reviendra ? La voix de Victoria était à peine audible. — Oui. Pour le moment, il est à Bassorah où il est allé prendre livraison de quelques caisses de livres qui nous arrivent d'Angleterre et au sujet desquelles la douane nous crée des difficultés. Edward a beaucoup d'entregent, il ne se laisse pas faire, ce qui est une rare qualité, et je suis persuadé qu'il fera entendre raison à ces stupides fonctionnaires. Souriant des yeux, il ajouta : — Mais je ne crois pas que c'est à vous qu'il est nécessaire de faire l'éloge d'Edward... Victoria essaya de sourire. — Mais, demanda-t-elle à grand-peine, quand sera-t-il de retour à Bagdad ? — Ça, je l'ignore ! Il ne reviendra certainement pas avant d'avoir mené sa mission à bien, et nous sommes dans un pays où l'on ne gagne rien à vouloir précipiter les choses. Dites-moi où vous êtes descendue, je vous ferai prévenir. Victoria songeait à l'état désespéré de ses finances. D'une voix hésitante, elle dit : — Est-ce qu'il ne me serait pas possible de... travailler ici ? — Bien sûr que si ! s'écria le docteur Rathbone. Nous avons besoin de toutes les bonnes volontés et les jeunes Anglaises sont particulièrement bienvenues parmi nous. Nous faisons de l'excellente besogne, mais ce n'est pas le travail qui nous manque ! Nos volontaires nous rendent d'ailleurs des services inappréciables. Nous en avons trente et je suis convaincu que vous nous serez fort utile. — A vrai dire, je pensais à un emploi rétribué... Le docteur Rathbone parut soudain bien moins enthousiaste. — Ça, c'est tout autre chose et c'est bien plus difficile ! Notre personnel appointé est des plus réduits et pour le moment avec l'aide de nos bénévoles il suffit entièrement à la tâche… — Malheureusement, expliqua Victoria, ma situation ne me permet pas de travailler pour l'amour de l'art. Rougissant un peu, elle ajouta : — Je suis une très bonne sténo-dactylo... — Je n'en doute pas, ma chère enfant, ça se lit sur votre visage ! Seulement, pour nous c'est une question de crédits. J'espère que si vous trouvez un poste ailleurs, vous nous consacrerez une partie de vos loisirs. Nous poursuivons ici une œuvre exaltante à laquelle, j'en suis sûr, vous serez heureuse d'apporter votre concours. (à suivre...)