Les parents déplorent, d?un côté, la lourde charge de travail des élèves, tout en se réjouissant, de l?autre côté, de les savoir constamment encadrés, autrement dit tenus à l?écart des cafés et autres lieux où «l?on perd son temps». D?où ce constat accablant repris dans le rapport sus-mentionné : «Parents, enfants et enseignants participent ? tout en s?en plaignant ? à l?affolement d?un système qui restreint ou supprime la part de rêve, d?imaginaire, de mouvement et de jeu dont chacun sait la nécessité pour l?équilibre et la santé.» Or, pour hisser le maximum d?élèves au niveau du bac, l?école n?a pas de temps à perdre. Malheureusement, elle veut y conduire toute une classe d?âge et en même temps. Difficile, voire irréalisable quand on sait qu?aucun enfant ne se développe de la même manière et que les élèves ne travaillent pas tous à la même vitesse. Les gestionnaires des systèmes éducatifs de par le monde le reconnaissent. N?ont-ils pas institué des cycles d?enseignement qui prennent en compte les rythmes d?apprentissage de chaque élève ? Les prémices d?un enseignement à la carte, fortement individualisé en quelque sorte. Mais à quand cette révolution dans les m?urs et pratiques scolaires ? Par bien des égards, tout le monde, parents, enseignants, élus, gestionnaires, est appelé à réfléchir au problème des rythmes scolaires : il est, en effet, fort complexe et dépasse largement les seuls impératifs de la chronobiologie. Les opérateurs économiques qui emploient les parents ? le tourisme aussi avec ses formules vacances ? ont leur mot à dire. Beaucoup de pays ont entamé et avancé dans la réflexion, certains sont même parvenus à asseoir un nouveau type d?organisation à cet effet. Mais le chemin est encore long pour briser des tabous et changer des mentalités douillettement installées dans le confort de la routine.