Réalité n Même si l'âge légal de départ à la retraite est maintenu à 60 ans, il sera modifié dans les faits puisque les salariés seront appelés à travailler au-delà de cet âge sachant qu'ils arrivent de plus en plus tard sur le marché du travail. Les Algériens arrivent de plus en plus tard sur le marché du travail. Alors qu'ils commençaient leur vie professionnelle à l'âge de 20 ans, voire moins, dans les années 1970 et 1980, ils ne peuvent plus le faire avant l'âge de 28 ou 30 ans en moyenne. Certes, certains débutent leur carrière un peu plus tôt, mais ils sont rarement déclarés à la Sécurité sociale. L'essentiel pour eux, c'est de travailler. Du coup, ils peuvent rester des années et des années dans cette situation. Ce qui leur sera préjudiciable à l'heure du calcul de la retraite sachant que seules les années de cotisation sont prises en considération. Avec la suppression de la retraite sans condition d'âge, ils se retrouveront dans l'obligation de travailler au-delà de 60 ans pour espérer bénéficier d'une retraite complète. Concrètement, s'ils commencent leur carrière professionnelle à 30 ans, ils devront travailler jusqu'à l'âge de 62 ans pour avoir droit à une retraite équivalente à 80 % du salaire des cinq dernières années. Même dans le cas où l'âge légal de départ en retraite est maintenu à 60 ans, il sera modifié dans les faits puisque les salariés seront appelés à travailler au-delà de cet âge sachant qu'ils arrivent de plus en plus tard sur le marché du travail pour cause d'études ou de manque de postes d'emploi. Interrogé à ce propos, un responsable de la Fédération nationale des travailleurs retraités (Fntr) a fait remarquer que le problème va se poser sérieusement dans les prochaines années. «Pour avoir droit à une pension de retraite complète, il faut avoir 32 ans de service à son actif, or une personne qui commence à travailler à l'âge de 40 ans, par exemple, ne peut cumuler plus de 25 ans de service, l'âge maximal de départ à la retraite étant fixé à 65 ans», a-t-il expliqué. Et d'ajouter : «Dans ce cas précis, elle pourra prétendre à une pension minimale de 10 000 dinars, selon le barème appliqué actuellement». Selon lui, la révision de la législation actuelle «s'impose plus que jamais sachant que de plus en plus de personnes commencent à travailler à un âge plus ou moins tardif, ce qui n'était pas le cas par le passé». Dans le même ordre d'idées, le système actuel de calcul des retraites doit être modifié de sorte à prendre en considération les situations exceptionnelles vécues par notre pays et qui ont engendré chômage et travail au noir. A défaut de mesures de «grâce», il faudra au moins offrir aux salariés n'ayant pas cumulé 32 ans de service, la possibilité de travailler et de cotiser au-delà de l'âge de 65 ans. A bon entendeur…