Problématique n Parler de «santé et genre» nous amène à évoquer la manière dont on aborde la santé de nos adolescentes de la naissance jusqu'à la puberté. Le Dr Faika Medjahed de l'Institut national de santé publique, a mis en relief les difficultés rencontrées par celles-ci au cours de cette période. «On parle, aujourd'hui, de l'avancement de l'âge de la puberté chez les filles à 14 et 15 ans. De ce fait, les sociétés se voient obligées d'imposer une période d'infécondité culturelle pour prolonger la période d'infertilité naturelle jusqu'à la maturité intellectuelle», explique-t-elle, tout en s'interrogeant sur ce qui se fait dans notre pays. «Je ne peux que m'interroger sur la manière la plus efficace de donner une éducation sexuelle aux filles et aux garçons sans tomber dans les entraves d'une société permissive et décadente, qui dénote une méconnaissance profonde de la nature changeante et de la biologie humaine.» Durant cette période, «les adolescentes chez nous ne trouvent point d'espaces adéquats pour parler et expliquer les nombreux changements de leur corps», déplore notre interlocutrice. Cet âge est «accompagné de modifications très profondes du comportement affectif, social et autre et de l'épanouissement des performances intellectuelles avec la mise en place de pensée abstraite : religieuse, philosophique et éthique», explique le Dr Medjahed. Ce développement nous interpelle sur l'approche de la société de cette période connue pour sa complexité. Le constat dressé par notre médecin n'est, malheureusement, pas très reluisant en l'absence d'une politique de santé et d'éducation sexuelle à même d'encadrer nos adolescents. Il faut dire que les problèmes liés à la puberté n'ont fait jusqu'alors l'objet d'aucune étude ni recherche susceptible d'accompagner nos jeunes durant cette période transitoire. Un soutien très sollicité pour un passage de l'âge infantile à l'âge adulte en toute sécurité. La coopération entre le service de santé femmes de l'Insp et l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a fait resurgir dans ce cadre l'interdépendance entre l'égalité et l'équité entre les sexes en matière d'accès aux soins. L'une des partialités relevées par cette collaboration est celle relative «aux droits des petites filles et des adolescentes à l'accès aux soins gynécologiques». Le service de santé femmes s'est, à cet effet, sérieusement penché sur cette problématique. Celle-ci, «procède d'une conception globale du soin, avec comme exigence d'impliquer l'intégration de savoir-faire issu de champs différents», selon le groupe de recherche de l'Insp. Ce comité a tenté, à travers un travail de recherche, de répondre aux questions touchant la pathologie gynécologique, pédiatrique et psychologique de la fille de la naissance en passant par l'enfance jusqu'à l'adolescence. Ce travail a pour but de mieux appréhender la santé de la petite fille et de l'adolescente. Et d'appliquer la parité dans les soins entre filles et garçons.