Résumé de la 1re partie n Salvador, agacé par sa chienne qui mord ses moutons, la jette dans le gouffre de la Vache morte... Celui qui parle avec le père Salvador est un jeune homme sportif, un garçon de la ville : Eusebio Millares. — Père Salvador, c'est vous qui êtes propriétaire du terrain. En quelque sorte c'est vous le propriétaire du gouffre. Je fais partie d'un club de spéléologie et la Vache morte nous intéresse beaucoup. Nous donneriez-vous l'autorisation de tenter une descente là-dedans ? Salvador hésite : — Ben, c'est-à-dire... Je suppose que vous me donneriez un petit dédommagement. Quelques pesetas. Vous comprenez, si des gens viennent piétiner chez moi... Eusebio Millares a un demi-sourire — Je ne crois pas que le dommage soit bien grand, mais je vais voir ce que le club pourrait vous offrir. Deux semaines plus tard, l'équipe de spéléologues est à pied d'œuvre, équipée de cordes, d'échelles, de lampes frontales, de combinaisons et de bottes de caoutchouc. On débroussaille les abords du gouffre. Puis, les spéléos descendent à l'aide d'un treuil et disparaissent dans l'obscurité froide de la Vache morte. En haut, Salvador et deux membres de l'équipe entament la longue attente. Un poste de téléphone de campagne relie ceux du haut et ceux du bas. Les communications sont difficiles et réduites au minimum. Salvador commente : — Je me demande bien ce qu'ils espèrent trouver. C'est des coups à se casser quelque chose. — Mais c'est passionnant de découvrir ce qu'il y a en bas. Déjà, on sait que le fond du gouffre est occupé par une sorte de lac. Si les légendes sont exactes, on pourrait trouver des vestiges intéressants sur le plan historique. Pendant ce temps, au fond du gouffre,une surprise attend les explorateurs. Dans les profondeurs sombres, venant d'une salle que personne ne parvient à situer, un cri d'animal se fait entendre : — Qu'est-ce que c'est que ça ? On dirait un loup... Le cri se renouvelle, douloureux, suppliant. — Ça me donne froid dans le dos. Ça me fait penser à un chien qui hurlerait à la mort. Ça vient de la droite. Allons voir par là. Les spéléos, avec précaution, avancent dans la direction du cri. Plus ils se rapprochent, plus l'animal pousse son hurlement de manière continue. — C'est peut-être un phénomène acoustique : un animal qui hurle près d'un orifice naturel d'une des cavernes. On l'entend comme s'il était tout près, mais en fait il est à l'extérieur. — Regardez, là, droit devant ! Qu'est-ce que c'est ? Dans la lumière des projecteurs, l'animal que l'on ne parvient pas encore à définir vraiment semble aveugle. La lumière le fait souffrir. Or, le cri de mort s'est transformé en un aboiement joyeux. Joyeux mais très faible... La bête reste immobile tandis qu'Eusebio s'approche d'elle. C'est un chien, recouvert d'une formidable quantité de poils. Dès que l'animal sent le contact de la main du jeune homme il se met à manifester sa joie en remuant la queue. — Pas de doute, c'est un chien. Mais qu'est-ce qu'il fait là ? Avec une corde Eusebio et ses camarades confectionnent un harnais. Une communication téléphonique avec la surface et le chien commence à monter doucement vers la lumière du soleil. (à suivre...)