Retour Après huit ans d?absence, le PSOE renoue avec la gestion des affaires du pays. Les soldats espagnols vont «évidemment» rentrer d'Irak s'il n'y a pas de nouveauté d'ici au 30 juin, date prévue pour le transfert de souveraineté aux Irakiens, a affirmé aujourd?hui, le socialiste José Luis Rodriguez Zapatero. C?est la première décision annoncée par le nouveau chef du gouvernement, vainqueur des législatives de dimanche, et qui ont vu les socialistes revenir au pouvoir. En effet, trois jours après les attentats terroristes qui ont fait 200 morts et des centaines de blessés à Madrid, les socialistes espagnols ont remporté, hier soir, une victoire autant espérée qu?inattendue aux élections législatives avec une large avance sur les conservateurs du chef du gouvernement sortant, José Maria Aznar. Le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) a gagné le scrutin avec 42,64% des suffrages (10 909 687 de voix), un record dans la démocratie espagnole et 164 députés, douze de moins que la majorité absolue, mais 39 de plus qu'en 2000. Le Parti populaire (PP, droite), du chef du gouvernement José Maria Aznar, qui ne se représentait pas, a obtenu 37,64% des suffrages et 148 sièges (700 000 voix) et 35 députés de moins que lors de sa victoire à la majorité absolue en 2000. «C'est une victoire claire par le nombre de voix et de sièges. C'est une victoire homogène qui se traduit par une progression du PSOE dans toutes les régions et dans toutes les grandes villes», a déclaré José Blanco, secrétaire à l'organisation du PSOE. Le PSOE est «en mesure de prendre en charge le gouvernement», a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse à Madrid. Mais l'ensemble de la presse espagnole relevait ce matin que ce «retournement historique» a été provoqué avant tout par le choc du massacre de la semaine dernière. Ce drame, revendiqué à deux reprises au nom d?Al-Qaîda, a fait resurgir sur la scène politique du pays le spectre de la guerre d'Irak, soutenue voici un an par M. Aznar, mais contre laquelle s'étaient opposés 91% de l'opinion publique espagnole. Le gouvernement sortant a été très critiqué avant le scrutin pour sa gestion de l'enquête sur les attentats et pour avoir longtemps privilégié la piste de l'organisation indépendantiste basque ETA, en dépit des indices convergents sur la responsabilité présumée de réseaux islamistes. D?ailleurs, avant l'ouverture du scrutin, par deux fois l'ETA a encore rejeté toute responsabilité dans cette tuerie. De même, par deux fois, Al-Qaîda avait revendiqué ces attentats. Des milliers d'Espagnols avaient manifesté pendant plusieurs jours pour exiger, avant de voter, de connaître la vérité sur ces événements. En tout cas, les 34,57 millions d'électeurs étaient appelés à renouveler une partie du Sénat et le Congrès des députés, qui élira le successeur de M. Aznar. Ce dernier abandonnera prochainement la vie politique à 51 ans après huit ans au pouvoir.