Complexité n La multiplicité des intervenants dans la filière lait rend difficile le contrôle des différents maillons qui la constituent et, par ricochet, son encadrement qui est loin de répondre aux politiques engagées. Amar Assabah, directeur de la régulation au ministère de l'Agriculture, reconnaît la complexité de la filière, mais fait part également d'insuffisances à tous les niveaux. «La filière lait est complexe. Ce n'est pas simple. Il faut comprendre qu'il y a des insuffisances à tous les niveaux, y compris au niveau de l'Onil», a-t-il déclaré, il y a quelques jours, sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale. Tout en réfutant les accusations qu'échangent les intervenants, ce responsable fait observer que la priorité revient à trouver un terrain d'entente pour une meilleure organisation de la filière. «Le but n'est pas de pointer du doigt telle ou telle personne, mais plutôt de faire en sorte que les intervenants s'organisent dans le cadre de l'objectif tracé par les pouvoirs publics, pour une meilleure production et intégration du lait cru», a-t-il souligné. A la tête de la direction de régulation, cet instrument incontournable dans la politique agricole, dont l'objectif est d'ajuster l'offre à la demande en produits agricoles et d'assurer la protection des revenus des agriculteurs, M. Assabah reconnaît les insuffisances et l'ampleur de le tâche qui l'attend, surtout en ce qui concerne la collecte. A ses yeux, il est impératif de substituer le lait cru, produit localement, à la poudre de lait importée. «Mais pour y arriver, il ne suffit pas de le décréter, car la réussite d'une telle démarche repose sur la stratégie à adopter pour amener les transformateurs à accepter de s'impliquer davantage et surtout d'organiser le circuit de la collecte», a-t-il expliqué. «Il n'y a pas suffisamment de collecte et les unités de transformation ne prennent pas ce lait-là ; en tout cas pas avec les quantités qui se trouvent au niveau des éleveurs», a-t-il déclaré. En effet, la collecte demeure le maillon faible de la filière avec seulement 14% de la production. «Nous estimons qu'il y a beaucoup de lait qui doit être collecté et nous avons une production qui dépasse les deux milliards quatre cents millions de litres. Nous avons une collecte qui atteint quatre cents millions de litres. Il y a donc encore des efforts considérables à fournir pour améliorer la collecte et pour l'intégration du lait cru dans la production», a-t-il reconnu. Enfin, ce responsable, qui fait observer que la concertation n'est pas encore suffisante, a appelé les acteurs à une prise de conscience du fait que l'avenir est dans la production et dans la collecte, et pas ailleurs.