Décidément, le conflit qui oppose les éleveurs producteurs de lait cru à cause du retard accusé dans le versement des primes a mis la puce à l'oreille au ministère de tutelle, Le département de l'Agriculture vient de rappeler à l'ordre l'Onil en lui accordant un mois pour régler les dûs des producteurs. Le ministère vient de rappeler également dans un communiqué dont nous avons reçu une copie les objectifs tracés dans le cadre du renouveau rural pour la filière laitière. Le département de Rachid Benaissa rappelle que depuis, le mois de juin de l'année 2009, le secteur de l'agriculture et du développement rural s'est attelé à promouvoir la filière laitière en lançant la mise en place d'un nouveau système de régulation et de développement interprofessionnel pour la filière lait. Ce système se construit autour de l'office interprofessionnel du lait (ONIL) avec la contribution et la contractualisation des professionnels de cette filière, éleveurs, collecteurs, laiteries …etc et a pour objectif principal d'assurer une amélioration substantielle de l'intégration industrielle de la production nationale et de faire de ce maillon le moteur clé de la croissance de la filière et de son développement. L'importance socio-économique de la filière lait est aisément mesurable à travers son chiffre d'affaires et les actifs employés dans les différents maillons (production-collecte-transformation-distribution), indicateurs estimés pour l'année 2009, respectivement à près de 165 milliards de dinars et 100.000 emplois permanents. Cette filière se caractérise aussi par sa complexité tant sur le plan technique, qu'économique, du fait de la multiplicité des intervenants, de la multitude des produits dont les uns sont transformés, valorisés, subventionnés et les autres soumis aux règles de l'offre et de la demande. Le système de régulation et de développement de la filière lait actuel est structuré, selon le ministère de l'Agriculture, à travers la contractualisation avec l'ONIL de 90 laiteries pour la régulation du marché du lait pasteurisé en sachet à partir de la mise à disposition de lait en poudre importé subventionné ; 129 laiteries pour le développement du système d'intégration industrielle de la production nationale comprenant 650 collecteurs et 13.000 éleveurs (objectif d'intégrer 20.000 éleveurs au dispositif). L'évaluation en cours de la dynamique de relance de cette filière, mis en œuvre au cours de l'année 2009, confirme l'existence de marges de progrès importantes pour l'avenir notamment à travers les premiers résultats encourageant enregistrés à savoir, le nombre d'animaux reproducteurs importées par les éleveurs ( privés ) est passé de près 1200 génisses en 2008 à 13.700 ce qui dénote la reprise du développement des élevages au niveau des exploitations agricoles. La production de lait cru est passé de 2,23 milliards de litres en 2008 à 2,45 milliards de litres en 2009. La collecte de lait cru qui est passé de 218 millions de litres en 2008 à 314 millions de litres en 2009. mais elle reste toujours en deçà des objectifs escomptés. La diminution enregistrée au niveau des importations par l'ONIL de la poudre de lait de 25.000 tonnes pour 2009. Ainsi, il est attendu pour cette année 2010 grâce à la mobilisation grandissante des professionnels de cette filière de renforcer la dynamique actuelle à travers l'amélioration des règles régissant le mode de fonctionnement du système de régulation de la filière lait se basant sur l'évaluation interprofessionnelle. Un dispositif de soutien à la collecte et à l'intégration fluidifié quant à son fonctionnement. Un enjeu majeur d'autant plus que des dysfonctionnement ont été relevés jusque là. Le non payement des primes destinées auxc éleveurs a suscité la colère des producteurs,