Constat n «Les femmes sont souvent mal classées sur les listes électorales, ce qui diminue leurs chances.» La place réservée aux femmes dans le champ politique est à un stade embryonnaire, selon Mme Louiza Aït Hamadouche, enseignante à la Faculté des sciences politiques et de l'information à Alger. Mme Aït Hamadouche est intervenue jeudi lors d'une conférence organisée par le FLN avec les militantes du parti sur le thème «La femme algérienne et les changements sociopolitiques : acquis et perspectives» et ce, en présence du premier responsable du parti, Abdelaziz Belkhadem, certains ministres ainsi que des chercheurs et cadres, dont le sociologue Nacer Djabi, Wali El-Agoune, Mohamed Bourzame, Sabiha Bekhouche et Souilah Djoumaa. L'intervenante a souligné, dans sa communication sur le militantisme féminin en Algérie, que sur les 21 partis siégeant à l'APN, 9 seulement ont une représentation féminine, dont le FLN et le PT avec 11 députées ; «les autres ont sauvé la face avec une seule représentation. La forte concentration se limite aux grandes villes. Les femmes sont souvent mal classées dans les listes électorales, ce qui diminue leurs chances». Mme Aït Hamadouche a proposé certaines recommandations pour garantir à la gent féminine algérienne de gagner une place politique en matière de représentation. En outre, elle propose d'encourager par des incitations financières les partis politiques pour placer des femmes sur leurs listes électorales. Elle a mis l'accent sur l'instrumentalisation politicienne et l'effet pervers de certains clivages idéologiques. «Les femmes sont-elles actrices de leurs causes ou un instrument que d'autres utilisent à leurs propres fins ?», s'est-elle interrogée, proposant également le recours à un dispositif financier destiné à sanctionner financièrement les partis politiques qui ne respecteraient pas le principe d'égal accès des femmes et des hommes aux mandats politiques. Dans sa même intervention intitulée «Femmes et Politique au Maghreb : réalités politiques et stéréotypes culturels», l'enseignante a appelé au recours à deux obligations au profit de la représentation féminine dans la sphère politique : «L'obligation d'un quota de présence au minimum de 30% de femmes sur les listes des partis politiques et la sanction financière et l'obligation de généraliser la formule à toutes les formes de scrutin, y compris les scrutins à caractère local…». Après avoir rappelé les recommandations du 9e congrès du parti, dont un certain nombre en faveur de la promotion politique de la femme et de sa représentativité au niveau des assemblées élues, le secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem, a, pour sa part, affirmé que malgré les grandes acquisitions réalisées par la femme pour sa présence au niveau des institutions de l'Etat, «elle n'est pas encore arrivée au niveau et objectifs requis dans la participation politique».