Santé n Un centre de gériatrie pour assurer une meilleure prise en charge des personnes âgées, dont le nombre ne cesse d'augmenter d'une année à l'autre, sera mis en place. L'Algérie a accueilli, hier, le troisième séminaire sur l'éthique médicale qu'organise la faculté de médecine d'Alger. Cette troisième édition est consacrée à la gériatrie (la médecine des personnes âgées). A l'heure actuelle, il n'y a aucun centre ni service de gériatrie dans notre pays. Ainsi, la prise en charge médicale des personnes âgées, dont le nombre ne cesse d'augmenter, ne se fait pas comme il se doit. Le nombre global des personnes âgées au niveau national est estimé à 2 750 000. Les centres spécialisés abritent plus de 2 000 personnes : 1000 handicapés, 877 malades mentaux et 434 personnes résidant depuis des années dans ces centres et n'ayant pas de liens familiaux. La prise en charge d'une seule personne âgée coûte à l'Etat 1000 DA/jour dans les centres spécialisés (maisons de vieillesse). «L'objectif de ce séminaire est de discuter de la prise en charge de cette frange de la société et de tirer profit des expériences des autres pays en la matière», a souligné le ministre de la Santé et de la Réforme hospitalier, Djamal Ould Abbes, lors de son intervention. «Ce séminaire est une occasion, en outre, pour discuter des démarches à suivre dans notre pays pour mettre en place cette formation spécialisée», a-t-il ajouté. Les participants à ce séminaire ont mis en exergue la nécessité de promouvoir cette spécialité qui n'est pas très connue et dont le nombre de médecins spécialistes est très réduit. Dans ce contexte, M. Ould Abbes a annoncé l'ouverture prochaine d'un service de gériatrie. «Nous allons discuter de ce sujet avec les professionnels de la santé et nous déciderons des actions à mener pour mettre en place un service de gériatrie dans notre pays», a-t-il souligné. Lors de son intervention, Moussa Arrada, doyen de la faculté de médecine d'Alger et président du Conseil national d'éthique des sciences de la santé, a affirmé que le premier pas consiste à former des spécialistes. La seconde étape est de décider de l'endroit de cette prise en charge médicale. «La forte probabilité est de créer des unités spécialisées en gériatrie dans certains hôpitaux», a-t-il avancé, soulignant «que la mise en place d'hôpitaux entièrement spécialisés en gériatrie n'est pas une bonne idée, car de telles structures courent le risque de se transformer en mouroirs ou en maisons de vieillesse». Ce séminaire vient quelques jours après l'adoption par le Parlement d'une loi portant sur la prise en charge et la protection des personnes âgées. Cette loi a été élaborée pour définir les différentes parties concernées par cette prise en charge, notamment en mettant en avant le rôle et les missions des familles et de la société. La loi vise, en outre, à améliorer les conditions de vie des personnes âgées, notamment les personnes démunies, et à définir le cadre général de la protection des personnes âgées et de leur prise en charge, tout en prévoyant des sanctions pénales à l'encontre des contrevenants.