Annonce n L'Algérie s'apprête à entreprendre le premier recensement économique de son histoire. Une opération rare dans le monde. Ce recensement consiste à enquêter à partir de 2011, sur l'ensemble des entités, toutes activités et secteurs économiques confondus hors agriculture. Lors d'un regroupement régional de sensibilisation des responsables des services statistiques des wilayas du Centre organisé, hier, par le wali de Tipasa, à l'Ecole nationale des impôts de Koléa (Tipasa) et dont le dernier sera bientôt tenu à Ouargla pour les régions du Sud, le secrétaire d'Etat chargé des statistiques, Ali Boukrami, a expliqué que le recensement économique est le préalable à une stabilité institutionnelle. Il a appelé à arrêter de changer les textes du jour au lende-main. «Il faut amender le moins de textes possibles et appliquer ceux qui existent dans le but d'aller à la stabilité institutionnelle et donner de la visibilité aux opérateurs économiques.» A travers ce recensement économique, l'objectif, selon les organisateurs, est de couvrir exhaustivement l'ensemble des secteurs d'activité économique et l'ensemble des secteurs juridiques, ce qui constituera une base de sondage pour l'ensemble des travaux à venir. Cette rencontre, qui a également regroupé les membres de l'exécutif de la wilaya de Tipasa, les élus et des représentants des opérateurs économiques de la région Centre, vise, selon l'intervenant, à sensibiliser les participants sur l'importance du recensement économique qui mobilise 5 000 cadres de l'ONS formés sur le terrain. En effet, l'ensemble des communes, en collaboration avec l'Office national des statistiques, doivent procéder, d'après les organisateurs, à l'enquête de recensement économique qui vise, entre autres, la mise à jour du répertoire des personnes morales et physiques pour être utilisé comme base de sondage pour les enquêtes auprès des entreprises ou établissements et l'élaboration des comptes sectoriels (industrie, BTP, commerce, transport, services..) pour la comptabilité nationale. M. Boukrami a souligné que cette enquête permettra avec l'implication des directions des statistiques des ministères en tant que sources administratives, l'instauration d'un répertoire fiable et absolument réorganisé, exhaustif et actualisé. Et bien que l'Algérie ne dispose d'aucune expérience dans le domaine,le directeur général de l'Office national des statistiques (ONS), Mounir Khaled Berrah, a soutenu lors de sa présentation du «recensement économique» : «Nous nous appuierons à l'évidence sur ce qui se fait dans le domaine des recensements économiques pour asseoir notre démarche méthodologique qui doit intégrer les spécificités de notre pays.» Et de rappeler que le recensement économique «est une opération d'envergure nationale réalisée sous l'égide d'un comité national. Elle ne peut pas réussir sans l'adhésion profonde des autorités publiques, des entités économiques et des médias». Selon un document de presse, cette opération a pour objectif principal de rapprocher l'Etat du citoyen-agent économique et vise à fortifier la crédibilité de l'Etat à travers la concertation et la communication en le mettant à l'écoute des opérateurs économiques.