Résumé de la 62e partie n Dakin dit à Victoria que sa première mission consistera en un voyage à Bassorah... Tous les Anglais passant par Bassorah séjournent chez eux. Pour finir, un conseil s'il vous arrivait quelque chose de... désagréable. Si l'on vous demande ce que vous savez et pour le compte de qui vous travaillez, n'essayez pas d'être héroïque ! Lâchez le paquet ! Victoria ne cacha pas sa satisfaction : — Ça me fait plaisir ce que vous dites là, et je vous en suis bien reconnaissante ! Je suis douillette comme tout et si l'on me torturait je ne tiendrais pas le coup ! — On ne vous torturera pas, dit Dakin. La torture, c'est vieux jeu ! Une petite piqûre et, sans même vous en rendre compte, vous répondez en toute sincérité à toutes les questions qu'on veut bien vous poser ! C'est pourquoi je tiens à ce que vous ne vous figuriez pas que vous devez à tout prix garder le secret sur ce que je vous ai dit. Vous ne leur raconterez que des choses qu'ils savent déjà. Après les événements de ce soir, ils ne peuvent pas conserver beaucoup d'illusions sur mon compte... non plus que sur celui de sir Rupert. — Et Edward ? Je le mets au courant ? — Ça, c'est à vous de voir ! En principe vous ne parlez à personne de ce que vous faites à Bassorah. Dans la pratique... Dakin se leva sans finir sa phrase. — Si vous lui parlez, reprit-il, il court des risques, lui aussi. C'est un aspect de la question. Or, il a été aviateur, il s'est bien battu et j'imagine que le danger ne lui fait pas peur. Alors, comme deux têtes valent souvent mieux qu'une seule... Vous m'avez dit que ce Rameau d'Olivier, pour lequel il travaille, ne lui paraissait pas très catholique ? c'est intéressant... Très intéressant... — Pourquoi ? — Parce que c'est notre impression à nous aussi. Après un silence, il ajouta : — Deux choses encore et je m'en vais ! Primo, vous me pardonnerez de vous dire ça : ne vous lancez pas dans des mensonges trop compliqués ! On s'y perd et c'est gênant. Je sais que vous êtes une manière de virtuose, mais quand même... Des mensonges simples, ça vaut mieux ! — Je m'en souviendrai, dit Victoria avec toute l'humilité convenable. Ensuite ? — Ouvrez vos oreilles et si vous entendez prononcer le nom d'Anna Scheele, ouvrez-les plus encore ! — Anna Scheele ? Qui est-elle ? — Nous ne savons d'elle que fort peu de chose, et justement nous aimerions bien en savoir plus long ! — L'Airport Hotel ? s'écria Mrs Cardew Trench. Mais vous n'y pensez pas ! Vous devez loger au consulat : les Clayton seront ravis de vous avoir ! Je les connais depuis des années. Nous allons leur télégraphier et vous partirez par le train de ce soir. Ce sont de vieux amis du docteur Pauncefoot Jones... Victoria rougit discrètement. L'évêque de Liangow, muté à Languao, était décidément plus pratique que ce docteur Pauncefoot Jones qu'on risquait de rencontrer à tous les tournants. (à suivre...)