Conversation n Sandra Nkakè, chanteuse camerounaise qui s'est produite dernièrement sur la scène algéroise, nous livre ici sa passion à savoir la musique, son style et ses projets. InfoSoir : Où puisez-vous autant d'énergie et d'inspiration ? Sandra Nkakè : Je dirais que c'est mon monde, que je suis comme ça. Pour moi la scène c'est comme à la maison, on se permet des fantaisies qu'on ne ferait pas en public mais c'est devant son public qu'il faut se lâcher. Quant à mes inspirations c'est aussi moi, mon monde musical que je raconte. Tout ce que je chante fait partie de moi, de ma culture et de mes goûts musicaux. Vous étiez partie pour devenir professeur d'anglais, que s'est-il passé entre temps ? Après mes études d'anglais à la Sorbonne, j'ai rencontré des comédiens et des musiciens avec lesquels j'ai très vite commencé à monter des projets de pièces théâtrales, des shows de chansons. C'est au contact de ces gens que j'ai commencé dans la chanson. J'aimerais que vous nous aidiez à définir votre style, comment pourrait-on qualifier ce savant mélange ? Et comment énumérer vos influences ? On va dire que c'est un bon mélange de soul et de funk même si j'aime et je chante des styles différents. Mes influences ? J'espère avoir le temps de toutes les citer, elles vont de Nina Simone à Jimmy Hendrix en passant par Prince, Curtis Mayfield, Bobby Lapointe, Boris Vian, Miriam Makeba, David Bowie et Bob Marley évidemment. J'aime tous ceux qui sont dans le partage et la découverte et ce que j'aime par-dessus tout c'est l'improvisation, être sur scène pour partager, pour inviter les gens à un repas musical ou théâtral ou autre. Et Mansaadi dans tout ça ? Alors le projet de Mansaadi est né il y a près de cinq ans, lors de mon premier concert en tant que Sandra Nkaké en solo au China Club. C'est à partir de ce moment qu'on s'est dit que ce serait vraiment intéressant de pouvoir enregistrer ce qu'on jouait sur scène et que chaque chanson pouvait retrouver sa saveur initiale. Une fois ensemble sur scène chacun s'approprie plus ou moins les morceaux, il est vrai que ce que j'aime par-dessus tout c'est l'improvisation, je donne donc une grande part de liberté aux musiciens, mais j'avais aussi envie de pouvoir dire : ‘'Moi cette chanson je l'entends comme ça'' et obtenir le résultat que je veux. Du coup le 21 octobre 2008 sortait Mansaadi un mélange de jazz, funk, soul et hip-hop, tout ce que j'aime. Un bébé réalisé avec Vincent Téart qui m'a permis de choisir mes musiciens, de choisir la qualité de la production, de trouver un financement et un distributeur et voilà. C'est un peu grâce à cet album que le public d'Alger a eu la chance de découvrir Sandra Nkaké sur scène Tout à fait, depuis la sortie de mon premier album nous avons fait beaucoup de scène en France dans un premier temps puis on s'est dit pourquoi pas une tournée mondiale ? Du coup on s'est produit en Amérique latine, en Afrique et aussi à Alger. Des projets qui nous permettront de vous revoir sur une scène algéroise ? C'est avec joie, plaisir et fierté, que je vous donne un rendez-vous approximatif à la fin de l'année prochaine pour mon deuxième album. Et en parallèle je travaille sur l'album d'un groupe d'amis qui s'intitulera ‘The Grand Day of Quincy Brown' et je viendrais volontiers présenter ce projet à Alger.