Stock n Dans quelques semaines les minoteries de Blida auront à fermer leurs moulins faute de blé à moudre. Plus grave encore selon un minotier, une crise nationale va poindre à l'horizon du début de l'année 2011 vu que le stock national est réduit. Comment en est-on arrivé là ? « C'est la faute à l'interdiction systématique d'importer du blé par le truchement d'une taxe à l'importation touchant tous les produits», affirme un industriel. Réduction d'effectif de plus de 50% ainsi que des répercussions plus graves au niveau des banques avec des échéances dont il est impossible de faire face ; des surtaxes qui en découlent, des entreprises comme la Sonelgaz et des caisses comme celle de la Cnas qui se retrouvent amputées d'une manne financière appréciable. «Nous arrivions à combler les manques issus de la distribution des quotas par les CCLS, en important avec nos propres moyens et à des prix très négociés, mais nous ne pouvons plus le faire depuis le mois d'octobre et ce depuis les nouvelles stipulations de la loi complémentaire. Une taxe de 4 500 DA par quintal est imposée rendant l'importation impossible», expliquera un minotier. Le produit étant soutenu par l'Etat, des brides sont mises pour toute initiative individuelle, même pour exporter les produits comme le veut bien le président de la République. «A ce rythme, toutes les minoteries vont fermer et ce sera une moyenne de 200 000 ouvriers qui seront mis à la porte et tout un matériel importé à l'arrêt.» «Eriad a coulé et c'est le tour des minoteries privées», explique encore un industriel. Pour ce dernier, l'Oaic déclare bien posséder du blé mais où est-il ? Nos véhicules vont et reviennent vides, nous fermons nos minoteries», dira encore notre industriel. Un investissement à coups de milliards pour les silos qui se retrouvent vides : «Même les pigeons cherchent du blé et meurent devant nos yeux.» Ballet de camions dans les wilayas et retour avec des bennes vides. On parle de six millions de tonnes disponibles mais les industriels jurent qu'il n'en existe pas plus d'un million. «Sinon pourquoi nous imposer ce quota et nous obliger à fermer plus de deux jours dans la semaine ?» Avant de poursuivre : «Des foires nous passent sous le nez, nous sommes interdits d'exportation pour cause de prix soutenu alors que le président de la République demande de faire goûter aux étrangers nos produits, notre bon couscous», conclut, la mort dans l'âme, un responsable d'une minoterie. Comble de malheur, un gros câble de lignes téléphoniques a été volé pour son cuivre il y a quelques semaines et un autre a suivi dernièrement, rendant 400 lignes inutilisables. Selon le responsable de la zone industrielle du côté de Beni Tamou, à la sortie de Blida.» Pouvons-nous nous comparer au Maroc et à la Tunisie ? Jamais puisque leurs industriels sont encouragés avec des enveloppes et des facilités pour leurs efforts menés dans l'exportation», assurera un industriel de retour d'une virée au Maroc. «Aucune réponse à nos écrits, une tension règne dans la zone industrielle et le chômage pointera dès la fin de ce mois de novembre pour des centaines d'ouvriers», déclare un responsable. La semoule, tout comme le lait, subit une hausse de prix et manque dans les étalages.