Constat n Une étude, menée par le réseau Nada et une ONG internationale, fait ressortir que l'Algérie manque de structures hospitalières et médico-légales pour la prise en charge des enfants victimes de violences sexuelles. Quelque 1 359 enfants ont subi des violences sexuelles dont 781 filles, en 2010. Ce chiffre a été avancé, jeudi, par Abderahmane Arar, président du réseau algérien pour la défense des droits de l'enfant (Nada), en marge de la journée d'échange et de réflexion autour des besoins en renforcement des capacités des acteurs de la protection de l'enfance dans le domaine de lutte contre les violences à l'égard des enfants. «C'est un chiffre inquiétant et alarmant qu'on a enregistré lors de notre expérience à travers le numéro vert en 2010», a-t-il indiqué en précisant que 8 043 appels téléphoniques ont été également enregistrés de 2008 à 2010, à travers ce numéro vert (30-33), dont la plupart sont des personnes victimes de maltraitance et de différents types de violence sexuelle. Par ailleurs, l'étude portant sur «les besoins en renforcement de capacités des acteurs de la protection de l'enfance, en matière de lutte contre les violences sexuelles à l'encontre des enfants en Afrique du Nord et au Moyen- Orient», menée par le groupe nada et le groupe de développement Amane en Algérie (ONG internationale), a abouti à des résultats montrant que l'Algérie manque de moyens matériels et financiers, d'établissements ainsi que de moyens humains et en termes professionnels, elle manque d''accueil et d'hébergement d'urgence ou durable pour les enfants victimes de violences sexuelles. «Nous avons relevé le manque de structures hospitalières et médico-légales suffisamment adaptées et identifiées pour la prise en charge spécifique des enfants victimes de violence sexuelle», dira Hichem Hantar l'un des consultants de l'Atdap, le bureau international qui a réalisé cette étude. Le même orateur a fait remarquer également que la lutte contre la pornographie, mettant en scène les enfants, fait défaut dans la lutte contre les violences sexuelles sur enfants. S'agissant de la stratégie que le réseau nada compte adopter pour protéger de manière efficace des enfants de ce phénomène de plus en plus inquiétant, M. Arar, a déclaré qu'il va élaborer un plan d'action de deux ans, qui sera proposé aux acteurs associatifs algériens, activant dans toutes les régions du pays afin de les accompagner par un «savoir-faire» sur les meilleures méthodes portant sur la protection des enfants victimes d'abus sexuels en vue de leur éviter cet acte irréparable. D'après le président du réseau nada, il faut ouvrir plusieurs mécanismes à même de permettre à l'enfant de signaler ce genre d'actes inadmissibles. «C'est très important que les mécanismes soient visibles et transparents aussi bien pour l'enfant que pour sa famille», estime-t-il. L'objectif de cette mobilisation est, souligne-t-il, de sensibiliser la société civile à devenir un acteur principal dans l'action de la protection des droits de l'enfant. «C'est un plaidoyer politique qu'on va développer (…) pour chercher des solutions alternatives», conclut-il.