La 3e édition du festival de la chanson et musique kabyles s'est ouverte, hier, samedi, à Béjaïa, avec la participation d'une dizaine de troupes, d'une cinquantaine d'artistes concurrents, issus des wilayas de Béjaïa, Tizi Ouzou, Boumerdès, Alger, Bouira, Sétif, Bordj-Bou-Arréridj, Jijel. Le coup d'envoi, donné à la Maison de la culture, devant une foule nombreuse, a été précédé par un défilé de rue organisé sur un itinéraire de plus de 6 km et au cours duquel, fanfare, clowns et musiciens se sont associés pour imprimer un air de fête à la ville et annoncer la couleur de ce rendez-vous, incontournable et qui, d'année en année, gagne en crédibilité et en attraction comme en témoigne la foule amassée sur les trottoirs pour voir passer la caravane, ou ayant pris place dans l'enceinte de la grande salle de spectacle. Complémentaire au festival national de la chanson amazighe qu'abrite annuellement la wilaya de Tamanrasset, cette rencontre, par-delà son caractère festif, constitue un tremplin aux jeunes auteurs, compositeurs interprètes en devenir pour s'affirmer et faire étalage de leurs talents. L'occasion est, en effet, opportunément attendue, pour chacun, de faire ses preuves non seulement devant le public, mais aussi face à des professionnels notoires, à l'instar du président du jury, qui n'est autre que Mohamed Issoulah, docteur en musicologie, ou du parrain du festival, Kamel Hamadi, l'un des ténors de la chanson kabyle. Par-delà la compétition, le festival, conduit sous le thème générique de la mer et de la chanson de l'exil, offre également des espaces d'exposition et des débats, tous articulés autour de la chanson de l'émigration et son apport au patrimoine national. A ce titre, il a été retenu la programmation de la dernière pièce du TRB, intitulée ‘Akin I lebhar', et dont la mise en scène rend compte et rafraîchit tout le répertoire produit en exil, notamment pendant la colonisation. La chanson de Dahmane El-Harrachi, ‘Ya errayeh', en est la symbolique et qui pour la circonstance a été chantée pour la première dans sa version kabyle.