Sidi Touati refuse de se rendre sur une colline pour admirer la ville de Béjaïa, agrandie et embellie par al-Nasir. Celui-ci, qui lui en fait la demande, insiste : «Je veux que tu voies al-Naçiria et que tu me dises ce que tu penses d'elle !» -«Je viens de te dire ce que je pense des œuvres humaines.» - «Tu ne peux porter de jugement que si tu vois !» - «Je n'ai pas besoin de voir avec mes yeux !» - «Saint homme, je veux que tu m'accompagnes jusqu'à la baie!» Il insiste tant que Sidi Touati est contraint de céder : «Conduis-moi donc que je voie cette ville dont tu es si fier !», - «Ah, oui, Saint homme, je suis fier de ce que j'ai fait. Toi-même, quand tu apercevras Naçiria, tu seras ébloui !», il sourit et lui dit : «Prépare-toi, toi aussi à avoir une surprise !» Il allait, en effet, avoir une surprise… La plus grande de sa vie !, al-Nasir l'entraîne jusqu'en haut d'une colline d'où on a une vue magnifique sur Béjaïa. La cité, éclairée par un beau soleil, dresse au ciel les minarets de ses mosquées et les tours de ses palais. «N'est-ce pas que c'est magnifique !», dit-il en regardant le saint. Sidi Touati regarde la ville qui est, en effet, d'une merveilleuse beauté : «Oui, dit-il, c'est en effet très beau…» Ces mots ravissent le prince qui, voit, là, une reconnaissance de son œuvre…