Réalité n Les opérations de relogement ont permis à de nombreux citoyens d'avoir accès à un logement. Mais la demande reste de loin supérieure à l'offre. La lutte contre les constructions illicites a pris un nouveau tournant, ces dernières années, avec l'éradication de nombreux bidonvilles à Alger, Oran et Constantine, notamment, et le relogement de milliers de familles. Rien que dans la capitale, pas moins de 7 000 familles habitant dans des bidonvilles ont bénéficié de logements neufs au cours des dix premiers mois de l'année en cours. Selon Mohammed Maras, conseiller du wali d'Alger, qui s'exprimait récemment devant la presse nationale, les dix opérations de relogement initiées par la wilaya depuis le début de l'année ont permis de réaliser «70% des objectifs tracés». Selon le même responsable, «toutes les familles résidant actuellement dans des habitations précaires à Alger-Centre seront relogées ailleurs au début de l'année prochaine». Certes, des efforts ont été consentis pour résoudre le problème des bidonvilles. Mais beaucoup reste encore à faire. S'il est vrai que les opérations de relogement ont permis à de nombreux citoyens d'avoir accès à un logement, il n'en demeure pas moins qu'elles ont laissé sur leur faim beaucoup d'autres. Il faut dire que la demande est de loin supérieure à l'offre. Selon certaines sources, plus de 500 000 bidonvilles ont été recensés à travers le territoire national, dont 40 000 dans la seule wilaya d'Alger. Pour résoudre le problème, il faudra construire au moins autant de logements. Le pari semble vraiment difficile à tenir surtout quand on sait que l'Etat a des centaines de milliers d'autres demandes de logement à satisfaire émanant de citoyens qui n'ont même pas de baraque où habiter. De plus en plus de familles trouvent d'ailleurs refuge dans la rue, le plus souvent après avoir vainement essayé d'avoir un logement décent ou, à défaut, une habitation de fortune. Les pouvoirs publics doivent se rendre à l'évidence : il ne suffit pas d'éradiquer les bidonvilles pour résoudre le problème de l'habitat précaire. Tant que la crise du logement n'est pas résolue, le risque de voir les constructions illicites envahir de nouveau nos villes sera là. K. I.