- En juin 2006, le Président Bouteflika avait déclaré à l'assistante de l'ex-Président américain George Bush pour la sécurité intérieure et l'antiterrorisme que les frontières avec le Maroc resteraient fermées jusqu'à la résolution du problème sahraoui. Il avait aussi déclaré : «Je ne serrerai pas la main au roi» Mohammed VI, tout en précisant que l'Algérie ne ferait pas la guerre au Maroc. - La France n'a pas accepté l'indépendance de l'Algérie Selon les révélations du site WikiLeaks, rapportées par le quotidien espagnol El Pais dans son édition d'hier vendredi, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, tient à la fermeture des frontières jusqu'à l'indépendance du Sahara occidental. Toutefois, l'Algérie ne fera pas la guerre au Maroc, avait déclaré M. Bouteflika à des responsables américains en juin 2006. «Je ne serrerai pas la main du roi». avait-il affirmé à l'assistante de l'ex-Président américain, George Bush, pour la sécurité intérieure et l'antiterrorisme, Frances Fragos Townsend, en visite à Alger. Avant de décrire le monarque marocain comme «pas ouvert» et «sans expérience», selon la même source. Selon Abdelaziz Bouteflika, le défunt Hassan II et Moulay Rachid, frère de l'actuel roi, sont plus ouverts. Le Président Bouteflika évoque une rencontre avec Moulay Rachid lors d'un match à Séville, en Espagne. «Nous avons bavardé et plaisanté avec bonheur, mais je ne peux pas faire la même chose avec le roi, car nous n'avons pas le même sens de l'humour», a-t-il déploré. Selon un document daté du 1er juillet 2006, le Président Bouteflika a avoué, d'après l'ambassadeur américain à Alger, qu'il croyait au dialogue pour résoudre les problèmes avec le Maroc. Mais il ne croit pas à un dialogue avec le roi Mohammed VI. Les Présidents Bush et Chirac ont essayé de rendre le Président Bouteflika plus clément à l'égard du roi. Le Président algérien a rappelé que le roi était encore un enfant quand lui-même était déjà un vétéran de la diplomatie. Réagissant à l'annulation par Rabat de la visite que devait effectuer le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, au Maroc, en juin 2005, M. Bouteflika avait déclaré : «Je ne suis pas Jésus, je ne vais pas tendre l'autre joue», révèle le site Wikileaks. Le ministère des Affaires étrangères marocain avait jugé, dans un communiqué rendu public, que «cette visite s'avère inopportune», précisant que «le royaume conditionne la reprise des discussions à la clarification par l'Algérie de ses intentions réelles, actuelles et futures, quant à ses rapports avec le Maroc et à l'édification maghrébine». Selon d'autres révélations du même site rapportées par le journal français, Le Monde, le président de la République affirmait sa volonté de régler le conflit du Sahara occidental. «Si je pouvais résoudre le problème, je le ferais», a-t-il assuré. «Mais je ne peux pas parler à la place des Sahraouis.» Ce qu'il faut, c'est que «le Maroc et le Polisario trouvent une solution et ils peuvent y arriver avec l'aide des Américains», avait-il déclaré à la même responsable américaine. En février 2008, selon un autre télégramme émis après un entretien avec un diplomate américain, M. Bouteflika a jugé qu'au lieu de faire preuve d'une approche «élégante», en acceptant une indépendance du Sahara occidental qu'ils auraient pu «contrôler» ou «superviser», les Marocains souhaitaient en réalité «un Anschluss, comme Saddam Hussein avec le Koweït». «La France n'a pas accepté l'indépendance algérienne» «La France n'a jamais vraiment accepté l'indépendance algérienne et tente de régler ses comptes avec l'Algérie en appuyant le Maroc», a déclaré en 2007 le Président Abdelaziz Bouteflika, selon des mémos diplomatiques américains diffusés par WikiLeaks. Les Français, «du fait du poids de leur histoire coloniale au Maghreb, sont incapables de jouer un rôle constructif dans le conflit du Sahara occidental», a aussi estimé M. Bouteflika lors de sa rencontre avec Frances Fragos Townsend, conseillère du Président George W. Bush pour les affaires de sécurité, selon ces mémos rendus publics hier soir par le journal Le Monde.