Résumé de la 108e partie n Un paysan a convoqué une touiza pour récolter son blé. Comme l'exige la coutume, il doit offrir aux ouvriers un bon repas. La femme regarde le chapelet de viande. Elle insiste. — Juste deux ou trois morceaux à enlever… — J'ai dit non, dit le mari, imperturbable. — Ce n'est pas pour moi, c'est pour les enfants… surtout Ali… Il en a vraiment besoin pour sa croissance ! — C'est encore non ! Après le repas, s'il en reste encore, tu la partageras avec les enfants ! La femme soupire. — Ne crois pas que les ouvriers laisseront de la viande ! — Elle leur est destinée ! Tandis qu'il va accueillir les ouvriers, la femme va dans la cour de la maison pour préparer le couscous et la viande. Elle plonge le chapelet de viande dans la marmite et maugrée. — Si ce n'est pas malheureux de donner toute cette viande aux étrangers ! Sa fille Aïcha s'approche. Elle lui dit. — Ton père va régaler des étrangers ! — Mère, tu sais bien que cette viande est destinée aux ouvriers ! — Ton père aurait pu en acheter davantage et tous nous régaler ! — Tu sais aussi qu'il n'est pas riche ! La mère se fâche. — Toi, tu es comme ton père, va-t-en, je ne veux pas te voir ! Aïcha s'éloigne. La mère met le couscoussier. Tandis que le repas cuit, elle vaque à d'autres occupations. Bientôt, un fumet délicieux indique que la viande est cuite ou presque. Elle abandonne son travail et va voir. Elle retire le long chapelet de viande, tout fumant. Elle en arrache un petit bout et le porte à la bouche. — Hum...c'est quasiment cuit ! C'est bon ! Elle retourne à ses affaires. Le fumet de la viande lui parvient, encore plus fort. — Cette fois, se dit-elle, elle doit être cuite ! Elle abandonne son travail et retourne à la marmite. Elle soulève le couscoussier et ferme les yeux en humant les vapeurs qui se dégagent. — Hum… c'est si bon ! Elle prend une louche, enlève le chapelet et le met dans une terrine. — C'est cuit à point. Pour s'en assurer, elle goûte un morceau. — C'est très bon ! Elle se rend compte que le morceau est entamé. — Les travailleurs vont s'en apercevoir. Elle prend un couteau et tente de l'égaliser. Elle met ce qu'elle a enlevé dans la bouche et soupire profondément. — C'est délicieux ! Elle regarde le morceau. Il lui paraît plus petit que les autres. Oh, après tout, son mari n'a pas compté les morceaux. Elle le détache et le mange. (à suivre ...)