Cette salle, qui est malheureusement très peu fréquentée, porte dans ses entrailles plus de 3000 courts métrages, entre documentaires et films. Le plus ancien date de plus 60 ans. Hamid, qui s'occupe de cette salle, nous apprend qu'elle était gérée auparavant commercialement et attirait beaucoup de jeunes « C'était le bon vieux temps, aujourd'hui, la salle est victime de la passivité des autorités. On essaye tant bien que mal de lutter pour sa survie en diffusant des programmes tous les jours de la semaine, sauf le samedi. Malheureusement ce n'est guère suffisant », nous dit-il. Il nous citera plusieurs problèmes que vit la cinémathèque, comme l'absence d'opérations de restauration et de réhabilitation ainsi que le problème crucial du son, lequel nécessite l'implication des services de Sonelgaz pour le régler suivant des normes bien établies. « La mauvaise sonorisation a empêché de diffuser en avant-première, le film Lakhdar et la bureaucratie du scénariste Lamine Merbah », ajoute le vieux Hamid. Le problème de la restauration reste un rêve. Il a été confié au Centre algérien de la cinématographie (CAC) et à l'APC de Blida censée gérer cet établissement culturel. Contacté, Benkamela Ahmed, directeur du CAC, nous apprendra que dans le cadre de la stratégie globale de récupération et de rénovation des salles de cinéma initiée par le ministère de la culture depuis plus de 3 ans, la cinémathèque de Blida fait partie de ce programme. « Depuis 3 ans, le ministère de la culture a récupéré 18 salles de cinéma. Concernant le cas de la cinémathèque de Blida, elle ne dépend pas du CAC mais de l'APC. Elle est mise à la disposition du CAC pour restauration, à cause de son état de délabrement avancé, mais nous devons disposer d'une décision d'affectation délivrée par l'APC », nous révélera-t-il. De son côté, l'APC de Blida déclare, par le biais de son premier responsable, que la cinémathèque de Blida ainsi que la salle Mohamed Touri (cette dernière est censée être une salle de théâtre) ne figurent dans aucun projet de rénovation ou de restauration. « Si l'assemblée communale décide de la restaurer, elle figurera dans ses projets, et dans ce cas elle doit être livrée à des spécialistes en la matière. Pour l'instant l'APC ne peut pas se lancer dans la restauration d'un bien qui peut ne plus lui appartenir. Pour ce qui est de son affectation au CAC, nous n'avons reçu aucune correspondance », affirme ce responsable. Entre-temps, la cinémathèque de Blida reste livrée à l'usure du temps, surtout que les secteurs censés l'exploiter tels que ceux de l'éducation et de l'enseignement supérieure sont aux abonnés absents, ce qui n'encourage pas l'éducation artistique des élèves et des étudiants en matière de 4e et 7e art.