Résumé de la 20e partie n Karim oblige Nesrine à manger. Spontanément, il lui caresse la joue : un geste qui le bouleverse. Il rentre chez lui, très ému. La jeune fille l'a traité comme un ami de longue date, elle a beaucoup parlé, allant jusqu'à lui faire des confidences. Lui, l'a écoutée, bouleversé, buvant ses paroles, répondant aux questions qu'elle lui posait. Il a découvert aussi combien elle est belle et intelligente ! Il se reproche de l'avoir si longtemps ignorée, de ne pas avoir lié amitié avec elle, quand elle était en bonne santé. Il essaye de se rappeler dans le détail tout ce qu'elle lui a dit. Il essaye de comptabiliser le nombre de fois qu'elle a prononcé son nom. «Karim, Karim, Karim…» Comment le prononçait-elle ? En appuyant bien sur le «r», comme le fait la tchi-tchi, les jeunes bourgeoises, une façon qu'il a toujours détestée mais qui, dans la bouche de Nesrine, devient sublime. «Nesrine…» Et dire qu'il n'a même pas prononcé son prénom. Un prénom qu'il trouve maintenant merveilleux. Et Karim découvre, abasourdi, qu'il aime Nesrine ! «Je l'aime !» Il se répète cette phrase comme pour se persuader qu'il pense vraiment ce qu'il dit. «Je l'aime !» En fait, se dit-il, il l'a toujours aimée, en l'ignorant. C'est là un des effets de l'amour : croire qu'on a toujours aimé l'autre, qu'on a toujours été fait l'un pour l'autre. «Oui, je l'ai toujours aimée…» Maintenant, il comprend pourquoi elle lui a toujours paru sympathique. Il ne lui a jamais dit de paroles désagréables alors qu'il le faisait avec beaucoup de filles… surtout celles qui le courtisent. «Et elle, m'aime-t-elle ?» Bien sûr qu'elle l'aime ! Et des preuves, il en a : Nesrine qui l'a supplié de retourner chez elle le plus tôt possible, et ses parents qui l'ont remercié de sa visite et qui l'ont prié également de revenir. Il ne veut pas rentrer directement chez lui. Il a besoin de prendre un peu l'air. C'est ainsi qu'il rencontre une camarade, celle-là même qui lui a communiqué le numéro de téléphone de Nesrine. — Karim, comment vas-tu ? il lui sourit. — très bien ! — Tu as l'air heureux ? Il sourit encore. — et pourquoi ne le serais-je pas ? — tu as raison ! Il allait repartir quand la fille l'arrête. — dis-moi, tu as appelé Nesrine ? Il réfléchit une seconde et se dit qu'il n'a pas à montrer son attachement à la jeune fille. — non… — je croyais que tu étais pressé de prendre de ses nouvelles ! — non, non, j'ai tout mon temps ! Et il s'en va, le cœur léger. (à suivre...)