Slogan «Stop the war», le même appel qui a retenti à travers les capitales du monde revient une année plus tard scandé par des centaines de milliers de personnes qui refusent de cautionner des calculs politiciens au prix de vies humaines. Les adversaires de l'intervention en Irak appellent à manifester, aujourd?hui samedi, en Europe pour marquer le premier anniversaire du déclenchement de la guerre, mais n'attendent pas de rassemblements aussi massifs qu'avant le début des hostilités. D'importantes manifestations sont notamment prévues en Espagne et en Italie, deux pays engagés militairement aux côtés des Etats-Unis. A Madrid, où le pouvoir vient de passer aux mains des socialistes, opposés au conflit et qui ont promis de rapatrier les troupes espagnoles engagées sur le terrain si l'ONU n'est pas impliquée, 61 organisations politiques et syndicales appellent à défiler «en faveur de la paix et de la fin de l'occupation» de l'Irak. En février 2003, deux millions de personnes avaient défilé à Madrid contre la guerre. Plus de 11 millions d'Espagnols ont manifesté à travers le pays au lendemain des attentats qui ont fait 202 morts, le 11 mars à Madrid, et ont été revendiqués par un groupe islamiste dénonçant notamment l'engagement espagnol en Irak. En Italie, des partis d'opposition de gauche, des syndicats, des ONG et des municipalités attendent au minimum de 150 000 à 200 000 personnes à Rome pour dénoncer la politique très pro-américaine du gouvernement de Silvio Berlusconi. L'Italie avait été l'un des pays européens les plus mobilisés avant le début du conflit, avec notamment une manifestation de près de trois millions de personnes. Principale alliée des Etats-unis, la Grande-Bretagne sera le théâtre d'un défilé à Londres organisé par la coalition «Stop the war», qui avait rassemblé un million de personnes en février 2003. En Allemagne, dont le gouvernement a été, avec la France et la Russie, en pointe dans l'opposition au conflit, des manifestations sont prévues dans tout le pays à l'appel de pacifistes, églises, syndicats, organisations altermondialistes et mouvements étudiants. En France, où la mobilisation contre la guerre n'a pas été très forte l'an dernier, le gouvernement s'étant fermement opposé au recours à la force, une cinquantaine d'organisations d'extrême gauche et de syndicats ont appelé à des manifestations. En Australie, des milliers de personnes ont manifesté aujourd?hui pour marquer le premier anniversaire du déclenchement de la guerre en Irak. A Sydney, quelque 2 000 personnes ont défilé dans les rues, brandissant une effigie du Premier ministre australien, John Howard, affublé d'un nez de Pinocchio gigantesque. Le chef du gouvernement est accusé par ses détracteurs d'avoir menti sur la présence d'armes de destruction massive en Irak afin d'utiliser cette menace comme prétexte à l'engagement militaire du pays. Une enquête a été lancée sur le rôle des services secrets australiens à ce sujet. L'Australie a 800 soldats basés en Irak.