Souci n Les citoyens espèrent que les nouvelles mesures mettent un terme aux multiples pénuries enregistrées ces derniers temps. Afin de garantir la disponibilité du lait sur le marché national et la stabilisation de son prix de vente, un nouveau dispositif d'encadrement et de rationalisation de la filière a été mis en place depuis le début de ce mois de janvier. Ce nouveau mécanisme qui repose sur un partenariat entre, d'un côté l'Etat et l'Office national interprofessionnel du lait (ONIL) et, de l'autre, les laiteries, vise à doubler la production nationale. «Jusqu'à hier, 97 laiteries sur les 111 existantes ont déjà signé les contrats de partenariat. Les quantités pour lesquelles elles ont signé pour la poudre de lait subventionnée dépassent de plus de 50% celles de l'année dernière. En même temps, des contrats pour le développement de la production laitière nationale ont été également signés. Nous constatons que la situation se consolide et s'améliore au fur et à mesure», a affirmé ce matin Rachid Benaïssa, ministre de l'Agriculture et du Développement rural sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale. En sus de la subvention des prix de la poudre importée, les laiteries travaillant seulement avec le lait cru auront «une subvention de deux dinars par litre collecté». Beaucoup reste cependant à faire, concernant ce créneau. «En 2010, nous n'avons collecté que 300 millions de litres de lait cru. Nous nous fixons un objectif de 700 millions de litres pour cette année. Il faudra du temps et il faut aider les éleveurs à produire plus», a reconnu le ministre. L'importation de vaches laitières a enregistré des augmentations importantes ces dernières années, et les éleveurs seront encouragés à consolider cette tendance. «25 000 vaches ont été importées en 2010 contre 15 000 en 2009, alors qu'en 2008, seules 1 200 vaches ont été importées», a précisé le ministre. La pénurie enregistrée, et qui est due notamment aux «dysfonctionnements de réseaux de distribution», ces derniers temps, commence à disparaître, selon lui. «A titre d'exemple, hier à Alger, près de 860 000 litres ont été mis sur le marché. Une quantité largement suffisante. La situation se stabilise», s'est-il félicité. Dans le cadre du nouveau dispositif, les propriétaires de laiteries s'engagent à ne pas utiliser leur part de poudre pour la production de sous-produits et doivent approvisionner le marché selon la quantité de la poudre prise. La facture d'importation se situe, selon M. Benaïssa, à environ 800 millions de dollars annuellement. Par ailleurs, le ministre a estimé que certains comportements contribuent au phénomène de la pénurie. Exemple : «Nous avons un chauffeur au ministère de l'Agriculture qui a acheté hier 15 litres de lait», appelant les citoyens à n'acheter que ce dont ils ont réellement besoin. Le Syrpalac élargi… Le Système de régulation des produits agricoles de large consommation (Syrpalac) sera élargi pour toucher d'autres produits alimentaires. Ce système a été mis en place, au début, pour le stockage des quantités de pommes de terre afin de stabiliser les prix. Récemment, ce sont les viandes blanches qui ont été insérées dans ce système. «Nous avons déjà commencé à stocker des quantités d'oignons et nous aurons aussi des stocks d'ail», a précisé M. Benaïssa. A travers ce dispositif, les agriculteurs seront «sécurisés pour produire plus et les consommateurs sauront qu'il y a une intervention et un marché stable et c'est ce qui graduellement arrivera à stabiliser le marché», a ajouté le ministre.