Nouveau scandale de mauvais traitements contre les Irakiens révélé à Londres. Une nouvelle affaire de mauvais traitements envers les Irakiens a été révélée en ce début de semaine par les médias britanniques et les chaînes satellitaires arabes, dont Al Jazeera et Al Arabiya. Il ne s'agit pas, comme pour Abou Ghraïeb de prisonniers, mais de civils irakiens, souvent très jeunes, entre 14 et 20 ans selon les images montrées par les télévisions, brutalisés par des soldats de Sa Gracieuse Majesté. De fait, prenant les devants et pressentant tout ce que cette affaire risquait de faire comme dommages, le Premier ministre britannique, Tony Blair, qui se trouvait dimanche en Afrique du Sud, a affirmé aux journalistes «Nous prenons au sérieux toute allégation de mauvais traitements et il y aura une enquête». Ainsi, Londres quelque peu embarrassée, se trouvant sur la défensive, tente de circonscrire les retombées que pourrait prendre cette nouvelle affaire de sévices contre des Arabes par les soldats d'occupation britanniques en Irak. S'ajoutant aux provocations qu'ont constitué les caricatures injurieuses pour le Prophète (Qsssl), ce nouveau scandale ne pouvait plus mal tomber pour la perfide Albion. Ainsi, dans la soirée de lundi, Londres, qui a montré une célérité inusitée, a annoncé une première arrestation liée à l'enquête sur les images montrant des militaires britanniques frappant des civils en Irak «Nous pouvons confirmer qu'une arrestation a été effectuée (en liaison) avec cette enquête», a déclaré un porte-parole du ministère de la Défense, qui n'a donné aucun autre élément d'information sur le nom de la personne arrêtée, ou le lieu où s'est effectuée cette arrestation. Toutefois, selon la BBC, le militaire arrêté est le caporal Martin Webster, du 1er Bataillon d'infanterie légère, sans que le média britannique puisse préciser si celui-ci était un témoin ou un auteur supposé des sévices contre les civils irakiens. L'arrestation est intervenue, vingt-quatre heures après la publication, samedi, par le magazine News of the World de photos très expressives tirées d'une vidéo montrant des militaires britanniques en train de maltraiter de jeunes manifestants irakiens en 2004. Sur la bande vidéo, il était loisible d'entendre le militaire qui a tourné ces scènes exulter et injurier les Irakiens: «oh oui ! Oh oui ! Tu l'as bien mérité. Oui, sales enfoirés. Sales connards. Crevez! Ha, ha!» Ce qui provoqua ce commentaire du Daily Telegraph, l'un des plus forts tirages de la presse britannique, «Une des choses qui distinguent les soldats britanniques des soldats de certains de nos alliés c'est justement que nous pouvons les déployer partout avec l'assurance qu'ils ne vont pas aussitôt s'adonner au trafic de drogue, se mettre à gérer un réseau de prostituées ou tyranniser la population» affirmant « Alors pas question d'entendre des absurdités comme des circonstances atténuantes», et le Daily Telegraph, de conclure « Nos soldats valent plus que ça». Certes, mais le fait est que, à l'instar de leurs collègues américains en Irak, les soldats britanniques «cassent» de l'Arabe sans état d'âme, montrant leur propension à recourir à la violence contre les Arabes et aussi le peu de respect qu'ils ont envers un peuple qu'ils ambitionnent de «démocratiser». En tout état de cause cette affaire inquiète vivement la presse britannique qui craint des «représailles» contre ses soldats en Irak, comme l'ont indiqué de nombreux titres de la presse quotidienne parus lundi. Résumant le sentiment général, le Time écrivait: «Ce n'est pas la peine d'être un génie en matière de relations publiques pour imaginer l'effet dévastateur que ces images auront lorsqu'elles seront diffusées dans le monde arabe», alors que son confrère l'Independent estimait pour sa part que ces images étaient «un véritable cadeau pour la propagande de nos ennemis». Sentiment que semble partager un responsable du ministère britannique de la Défense qui déclarait au Time, sous couvert de l'anonymat: «Cela ne pouvait arriver à un pire moment, avec toute la colère des musulmans à propos des caricatures du Prophète Mohamed (Qsssl) dans la presse». Mais derrière toutes ces affaires qui, peu ou prou, touchent aux Arabes et aux musulmans, il y a comme une perversion des choses qui font que l'Occident, occupé à consolider son hégémonie sur la planète et à imposer sa vision du monde, ne respecte même plus ces différences de culture qui font, et ont fait, la richesse et la diversité de la civilisation humaine.