Résumé de la 5e partie Le lendemain matin, le magicien africain ne manqua pas de revenir chez la veuve de Mustafa. Il prit Aladdin avec lui et il le mena chez un riche marchand. Lorsque Aladdin se vit ainsi habillé magnifiquement depuis les pieds jusqu'à la tête, il fit à son oncle tous les remerciements imaginables et le magicien lui promit encore de ne le point abandonner et de l'avoir toujours avec lui. En effet, il le mena dans les lieux les plus fréquentés de la ville, particulièrement dans ceux où étaient les boutiques des riches marchands ; et, quand il fut dans la rue où étaient les boutiques des plus riches étoffes et des toiles fines, il dit à Aladdin : «Comme vous serez bientôt marchand comme ceux que vous voyez, il est bon que vous les fréquentiez et qu'ils vous connaissent.» Il lui fit voir aussi les mosquées les plus belles et les plus grandes, et le conduisit dans les khans où logeaient les marchands étrangers et dans tous les endroits du palais du sultan où il était libre d'entrer. Enfin, après avoir parcouru ensemble tous les beaux endroits de la ville, ils arrivèrent dans le khan où le magicien avait pris un appartement. Il s'y trouva quelques marchands avec lesquels il avait commencé de faire connaissance depuis son arrivée et qu'il avait assemblés exprès pour les bien régaler et leur donner en même temps la connaissance de son prétendu neveu. Le régal ne finit que sur le soir. Aladdin voulut prendre congé de son oncle pour s'en retourner ; mais le magicien africain ne voulut pas le laisser aller seul et le reconduisit lui-même chez sa mère. Dès qu'elle eut aperçu son fils si bien habillé, elle fut transportée de joie ; et elle ne cessait de donner mille bénédictions au magicien, qui avait fait une si grande dépense pour son enfant. «Généreux parent, lui dit-elle, je ne sais comment vous remercier de votre libéralité. Je sais que mon fils ne mérite pas le bien que vous lui faites et qu'il en serait indigne s'il n'en était reconnaissant et s'il négligeait de répondre à la bonne intention que vous avez de lui donner un établissement si distingué. En mon nom particulier, ajouta-t-elle, je vous en remercie encore de toute mon âme et je vous souhaite une vie assez longue pour être témoin de la reconnaissance de mon fils, qui ne peut mieux vous la témoigner qu'en se gouvernant selon vos bons conseils. ? Aladdin, reprit le magicien africain, est un bon enfant ; il m'écoute assez, et je crois que nous en ferons quelque chose de bon. Je suis fâché d'une chose, de ne pouvoir exécuter demain ce que je lui ai promis. C'est jour de vendredi, les boutiques seront fermées et il n'y aura pas lieu de songer à en louer une et à la garnir pendant que les marchands ne penseront qu'à se divertir. Ainsi nous remettrons l'affaire à samedi ; mais je viendrai demain le prendre, et je le mènerai promener dans les jardins où le beau monde a coutume de se trouver. Il n'a peut-être encore rien vu des divertissements qu'on y prend. Il n'a été jusqu'à présent qu'avec des enfants, il faut qu'il voie des hommes.» Le magicien africain prit enfin congé de la mère et du fils et se retira. Aladdin, cependant, qui était déjà dans une grande joie de se voir si bien habillé, se fit encore un plaisir par avance de la promenade des jardins des environs de la ville. En effet, jamais il n'était sorti hors des portes et jamais il n'avait vu les environs, qui étaient d'une grande beauté et très agréables. (à suivre...)