Richard Yalaoui est accusé au Canada de complot et de faux mariage et risque jusqu'à 5 ans de prison. En Algérie, il se fait représenter par ICQ Algérie qui lui rabat des candidats à l'immigration au pays de l'érable. Il suffit d'une publicité avec un drapeau canadien ou québécois – chose illégale au Canada, une ligne téléphonique qui peut être un portable, une secrétaire et un vague nom à résonance occidentale – de préférence d'avocat ou de consultant en immigration, installé au Canada, pour se lancer dans un business très lucratif qui ferait presque pâlir les compagnies pétrolières de Hassi Messaoud. La réputation du consultant en immigration ne pèsera pas dans la balance. Il peut être accusé de tous les maux au Canada mais pourra continuer à se faire représenter en Algérie sans qu'il en soit inquiété. Ainsi le 15 juin dernier, la Gendarmerie royale du Canada (GRC) – l'équivalent du FBI américain – a arrêté le consultant en immigration Richard Yalaoui, Rachid auparavant, qui est d'origine algérienne. Il est accusé de « complot et mariages feints ». La GRC affirme que « Yalaoui conseillait ses clients sur la façon de faire pour contourner les lois régissant l'immigration au Canada en organisant notamment de faux mariages ». Il a été arrêté dans la cadre de l'opération C-Devancer qui visait « le démantèlement d'un réseau de faussaires et de fraudeurs spécialisés dans la fabrication de faux documents et de faux passeports » auquel appartenait l'Algérien Farid Benkhedim. Une source de la Gendarmerie royale du Canada a affirmé à El Watan que Richard Yalaoui « a été relâché sous conditions et doit revenir en cour le 4 août prochain ». Il risque jusqu'à 5 ans de prison. En Algérie, il a une « représentation accréditée » à travers ICQ Algérie qui a des bureaux à Sétif, Constantine et Annaba. Dans les placards publicitaires, il est indiqué que « les conseillers sont agréés par le gouvernement canadien », en jouant sur la confusion des mots car le Canada ne donne pas d'agrément. Il suffit qu'une personne soit, par exemple, membre de la Société canadienne des consultants en immigration (SCCI) pour qu'elle puisse représenter les candidats à l'immigration auprès des services concernés.Une chargée de communication de la SCCI a affirmé à El Watan que tant que Richard Yalaoui, le gérant de CAC2000, « n'est pas reconnu coupable, son permis de la SCCI restera valide ». Ce genre de situation, et d'autres, a poussé le gouvernement canadien à déposer, début juin, un projet de loi, C-53, pour « sévir contre les consultants véreux ». Jason Kenney, ministre de l'Immigration avait dénoncé la mauvaise gestion de la SCCI et donné l'exemple d'une personne « qui cherchait à faire venir des membres de sa famille au Canada… avait versé environ 90 000 dollars à un escroc. Et Comme cela arrive trop souvent, le demandeur a été incapable de récupérer son argent ».