Réaction n Le PT appelle le président de la République Abdelaziz Bouteflika à briser le mur du silence et à ouvrir le dialogue avec la jeunesse. «Le silence du Président est anormal, il doit être cassé», a déclaré hier la secrétaire générale du Parti des travailleurs, lors de la clôture des travaux de la session ordinaire du comité central organisée à Alger. Il y a urgence aujourd'hui, «le gouvernement doit parler et communiquer au peuple», a-t-elle réitéré. Il faut ouvrir des débats politiques dans les médias lourds, notamment la télévision. Offrir plus d'espaces à la jeunesse pour qu'elle puisse s'exprimer en toute liberté pour parler de son malaise, a estimé Mme Hanoune. «La conjoncture nécessite une vrai démocratisation de la vie politique et une réforme politique institutionnelle. C'est l'urgence de l'heure», a-t-elle enchaîné. Par ailleurs, elle a réitéré la position de son parti quant à l'élection d'une assemblée constituante, ajoutant que le PT est aussi à l'avant-garde pour la défense de la souveraineté nationale, qui, a-t-elle dit, est «la priorité des combats du PT». Plus loin, elle mentionnera que le comité central du parti a décidé de créer des comités populaires au niveau des quartiers pour communiquer et être à l'écoute de la population. En réaction à la marche de la coordination nationale, prévue le 12 février prochain, le numéro 1 du PT dira : «Nous luttons contre l'interdiction des manifestations pacifiques. Le PT est pour la levée de toutes les restrictions et ne s'immisce pas dans la stratégie de la lutte antiterroriste.» Concernant l'état d'urgence, Louisa Hanoune a déclaré : «Cela fait 10 ans depuis l'instauration de l'état d'urgence dans notre pays. Il faut fermer maintenant la parenthèse de la tragédie nationale, nous réapproprier l'espace pour exprimer les libertés démocratiques.» Elle mentionnera que la lutte contre le terrorisme n'est pas incompatible avec les mouvements de protestation pacifiques. De l'avis de l'intervenante, la situation en Algérie diffère de celle de l'Egypte, que ce soit par l'orientation économique ou par la politique étrangère. «L'Algérie n'a pas de quoi avoir honte de sa politique étrangère. Elle n'a jamais pensé normaliser avec Israël et a toujours soutenu la défense de la souveraineté des peuples», a-t-elle ajouté. «Nous avons recensé les revendications de la jeunesse et des travailleurs algériens», résultat : «l'Algérie n'est pas la Tunisie ni l'Egypte même si nous avons une similitude de problèmes sociaux», a-t-elle précisé. «Nous n'acceptons la pression de personne, qu'elle soit locale ou externe, même s'il s'agit de la 6e flotte américaine», a-t-elle conclu. En guise de solidarité avec les peuples tunisiens et égyptiens, le PT organisera un rassemblement, le 5 février prochain.