Avant-hier, elle affirmait que «la République est en danger». La pasionaria du Parti des travailleurs, Louiza Hanoune, fait front commun avec le ministre de l'Intérieur, Ould Kablia contre le négationnisme. La secrétaire générale du PT déplore que «quelques milieux, dont la presse, passent sous silence les réalisations du gouvernement, notamment la cagnotte de 286 milliards de dollars dégagée dans le cadre du plan quinquennal». Mme Hanoune s'exprimait hier, à Alger, à l'occasion de la clôture des travaux de la session ordinaire de son comité central. «L'Algérie c'est pas la Tunisie, c'est pas l'Egypte, non plus la Jordanie, ni même d'ailleurs le Yémen...», a-t-elle estimé. Le gouvernement a pris dans le cadre des lois de finances complémentaires 2009 et 2010, des dispositions jugées de «souveraineté» par la première responsable du PT. Dans ce contexte, des experts en économie internationale affirment le contraire. Car ces mêmes dispositions, voire les lois de finances d'où elles en découlaient, «sont faites en faveur des monopoles privés locaux et au détriment de la concurrence loyale dont aurait pu bénéficier le simple citoyen», affirment-t-ils. Le plan d'ajustement structurel dont les effets ont pris fin en 2008, a été imposé au pouvoir algérien en pleine tragédie nationale. Tandis qu'en Egypte et en Tunisie, dont les tyrans qualifiés de «valets des institutions internationales», l'ont adopté de leur plein gré. Cependant, il y a tout juste deux jours, Mme Hanoune affirmait que «la République algérienne est en danger». En réponse à une question relative au silence du Président, elle lancera d'emblée: «Nous n'interprétons pas le silence du Président ni ne sommes le porte-parole du gouvernement; le silence du Président n'est pas anormal.» A titre de rappel, cette même absence de communication était observée lors des inondations de Bab El Oued en 2001, de Ghardaïa quelques années plus tard et durant les attentats spectaculaires enregistrés à Alger depuis les années 2000. Entre-temps, les pouvoirs publics se sont même permis d'adresser des messages de compassion aux pays voisins et autres touchés par les attentats terroristes et autres calamités naturelles. En revanche, Mme Hanoune, trouve «anormale que la Télévision algérienne n'ouvre pas ses portes ou ne prête pas ses micros pour le débat politique ou contradictoire». Ce verrouillage persiste, fait-elle savoir, alors que «l'Etat algérien subit des pressions internationales». A l'Etat victime supposée, de pressions internationales, il est conseillé, par Mme Hnoune, «de s'appuyer sur la révolution tunisienne pour résister aux forces impérialistes». Interrogée sur son refus de participer à l'initiative de la coordination nationale pour le changement et la démocratie, la secrétaire générale du PT, estime que «la souveraineté nationale est au centre des priorités de sa formation». «Pas d'ingérence internationale et pas d'Union européenne qui tienne avec le PT», poursuit-elle. Ces entités, «tentent, non seulement, de nous exporter des révolutions fabriquées de toutes pièces mais aussi de dévoyer les révolutions authentiques par la dilution».