Réaction n Plusieurs milliers de manifestants ont passé la nuit dans le centre du Caire, au lendemain d'une mobilisation de plus d'un million de personnes et malgré l'annonce du Président Hosni Moubarak qu'il abandonnerait son fauteuil de Président en septembre. Des manifestants, dont beaucoup campent depuis des jours sur la place Tahrir, dans le centre du Caire, devenue emblématique de la colère des Egyptiens, ont repris, dès leur réveil ce matin, les slogans réclamant le départ du Président. «Allez, allez, Hosni dehors», ont-ils scandé, émergeant tout juste de leurs tentes ou de leurs sacs de couchage, à même le sol. Deux grandes banderoles sont toujours déployées sur la place, l'une en anglais avec «People demand removal of the regime» (le peuple veut la chute du régime) et l'autre en arabe, adressé au Président Hosni Moubarak : «Dégage !». Hier soir, l'annonce de M. Moubarak qu'il resterait au pouvoir a été aussitôt rejetée par les milliers de manifestants rassemblés malgré le couvre-feu, laissant augurer d'une poursuite de l'épreuve de force. «Le Président est très têtu, mais nous sommes plus têtus que lui. Nous ne quitterons pas la place Tahrir», a déclaré un leader de la contestation dans un haut-parleur. Dans la journée plus d'un million d'Egyptiens ont envahi les rues du pays, selon les services de sécurité. Accusant M. Moubarak d'être responsable des maux du pays – pauvreté, chômage, violation des libertés, corruption et verrouillage politique –, les manifestants ont défilé sans heurts, dans une ambiance souvent festive, l'armée s'étant engagée à ne pas user de la force. Depuis le 25 janvier, les Egyptiens se rassemblent quotidiennement pour réclamer le départ de M. Moubarak Pour mobiliser les manifestants, les groupes issus de la société civile, soutenus par Mohammed El-Baradei, par une partie de l'opposition laïque et les Frères musulmans, force d'opposition la plus influente, ont compté sur le bouche à oreille, Internet restant bloqué et le service de messagerie mobile perturbé.