Constat n «Cette année nous sommes en déficit en matière de réserves. Nous n'avons pas pu reconstituer les réserves d'il y a deux années», a souligné le directeur de l'alimentation en eau potable au ministère des Ressources en eau. «L'année passée était une année équilibrée, alors que cette année nous sommes toujours déficitaires», a estimé Messaoud Terra, hier, mercredi, sur les ondes de la chaîne III. Selon lui, les pluies qui sont tombées ne sont pas suffisantes pour avoir des ruissellements et des écoulements dans les oueds. «Les pluies enregistrées sont bonnes pour l'agriculture, mais pour le moment nous n'avons pas de crues dans les oueds», a-t-il indiqué. De même que les apports dans les barrages ne sont pas encore arrivés. Il y a un temps de rétention pour que l'eau arrive. Selon les responsables du secteur, cet apport devait atteindre les barrages hier. Actuellement notre pays dispose de 3 milliards 400 millions de m3 de stock, alors qu'à la même période, l'année passée, le stock était de 3 milliards 800 millions de m3. «Il faut préciser que nous avons fermé 5 autres barrages ce qui porte leur nombre à 67. Si l'on comptabilise les volumes stockés dans les nouveaux barrages nous allons être équilibrés, c'est-à-dire que nous allons avoir le même niveau que l'année dernière», a néanmoins estimé ce responsable. En dépit des réserves acceptables de l'eau, certaines localités, notamment au sud du pays et la région Ouest, souffrent toujours du manque de cette ressource vitale à cause de sa mauvaise distribution. Interrogé à ce propos, M. Terra a indiqué que concernant l'extrême sud du pays, les citoyens sont alimentés avec les eaux souterraines qui sont abondantes. «S'il y a des dysfonctionnements, c'est dû à des problèmes techniques et de gestion», a-t-il dit. Dans la région Ouest, il estime que la situation est équilibrée. «Nous n'avons pas des problèmes bien identifiés. S'il y a des cas, ils sont isolés», a-t-il assuré. Pour l'est du pays, le barrage de Aïn Dalia qui alimente Souh Ahras, Tébessa et Oum el-Bouaghi a connu une importante baisse de son stock. Ce barrage d'une capacité de 75 millions de m3 a une autonomie de deux ans quand il est plein. Mais pour la troisième année consécutive, d'importantes quantités d'eau sont prises sans qu'elles soient reconstituées. «Nous sommes dans une situation critique en matière de réserves de stock. Mais nous avons des eaux souterraines et des dispositions sont en train de se mettre en place pour mobiliser le maximum d'eau souterraine et passer l'été prochain convenablement», a rassuré M. Terra. 40 % de la ressource en eau est perdue Il arrive que les fuites ne soient pas réparées durant des semaines même si les citoyens les signalent aux services concernés. Ainsi d'importantes quantités d'eau sont perdues quotidiennement dans les 48 wilayas. A une question de savoir si le ministère dispose d'estimations sur ces quantités perdues et que certains évaluent à 40% de la ressource, M. Terra a expliqué que l'Algérie produit 2,5 milliards de m3 par jour, si on en perd 40% c'est-à-dire plus de un milliard de m3…cela n'est pas logique. Les pertes globales sont de 30 à 40% mais ce ne sont pas des pertes physiques, ce sont des vols d'eau, des raccordements illicites, etc. La lutte contre les fuites sera la priorité des pouvoirs publics pour le prochain quinquennat. «Nous allons réhabiliter les réseaux de l'eau potable. Pratiquement toutes les villes et chefs-lieux de wilayas sont programmés pour la mise à niveau de leurs réseaux», a affirmé M. Terra. Une enveloppe budgétaire de 30 milliards de dinars a été dégagée à cet effet.