Conditions n Le secteur des TIC ne peut décoller en Algérie sans un environnement réglementaire adéquat. Il faut également libérer les initiatives et, surtout, lever les contraintes administratives qui freinent l'essor de ce processus. Ce constat a été fait, hier, par d'éminents spécialistes en la matière, lors d'une table ronde ayant pour thème «Les technologies de l'information et la communication en tant que moteur de la croissance économique», organisée au centre de presse d'El Moudjahid. Le directeur général de Vorax Technologies, fournisseur d'Internet, Mebarek Boukaba, a mis en exergue les raisons du retard qu'accuse l'Algérie en matière de TIC. Cet échec ne concerne pas uniquement le secteur des TIC, mais tout le secteur des PME, a-t-il estimé. «(…) Il y a un marasme économique et nous n'avons pas décollé à cause de l'environnement législatif et réglementaire. Il n'y a pas de stabilité réglementaire qui encourage les chefs d'entreprises à investir davantage dans ce créneau», argue t-il. Dans le même ordre d'idées, Djamel Zerouk, directeur du MP Technologie a relevé certains problèmes qui handicapent le secteur. Une culture des TIC défavorable, un marché local moins adapté, un manque de compétences pour les cartes à puce sont autant de points soulevés par l'orateur. «Sans une réforme bancaire, nous ne pouvons pas avancer dans le e-payement.» Chérif Benmehrez, responsable du programme e-Algérie 2013 auprès du ministère de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, a reconnu, pour sa part, que l'Algérie est soumise à des obstacles administratifs qu'il faut balayer pour développer et mieux généraliser cette technologie, qui tarde à sortir de la sphère théorique. Dans l'état des lieux qu'il a dressé, M. Benmehrez a avancé quelques chiffres : la téléphonie mobile se taille, ces dernières années, la part du lion avec une explosion estimée à 32 millions d'abonnés recensés, plus de 800 000 d'abonnés ADSL, 2 millions de lignes ADSL installées, - 40% des microentreprises sont dotées des équipements (ordinateurs), et - de 15% des entreprises sont connectées à Internet. Le représentant du ministère précisera en outre que les TIC représentent 4% du PIB en Algérie. L'objectif, selon lui, est faire grimper ce taux à 8% et ce, pour générer quelque 100 000 nouveaux emplois directs et indirects. Au sujet d'Internet, le directeur général de l'Amipad a fait savoir que la connexion se fera dans très peu de temps par le biais du téléphone portable (et pas seulement à partir d'un micro-ordinateur) au regard de l'ancrage de la téléphonie mobile au sein de la société. Il a plaidé, à cet effet, pour l'instauration du contenu, en vue de développer les e-administrations, e-communes, e-justice, e-commerce permettant ainsi aux citoyens, à travers l'application des dernières technologies, de demander un acte de naissance, un passeport, le payement d'une facture téléphonique..., à travers son mobile.