Avis n Outre le président de la République, des responsables de l'Etat et d'associations ont déploré à plusieurs reprises la non-application des lois. Invité à une émission de débat sur la Chaîne II de la Radio nationale en avril dernier, le président de la Commission consultative nationale de promotion et de protection des droits de l'homme (Ccnppdh), Farouk Ksentini, n'y est pas allé par trente-six chemins pour reconnaître que la réglementation relative aux droits de l'homme en Algérie n'est pas appliquée. L'Algérie «est désormais un pays propre en matière de droits de l'homme, grâce à la volonté politique de l'Etat, mais elle souffre toutefois de certains dépassements administratifs dans l'application des lois», qui est «en deçà des attentes en raison de l'absence de la culture des droits de l'homme», a-t-il affirmé en substance. En outre, Salim Nafti, président de la Société algérienne de pneumophtisiologie, a relevé dans un entretien accordé à notre confrère El Watan, dans son édition du 31 mai 2009, que l'Algérie a ratifié la convention-cadre de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) relative à la lutte antitabac, ce qui lui a permis d'avoir «toute une panoplie de textes de loi susceptibles de changer radicalement le tabagisme». «Des dispositions réglementaires sont nombreuses et touchent tous les domaines : interdiction de fumer dans les lieux publics, les transports, les structures de santé, les établissements scolaires», a-t-il ajouté, avant de déplorer leur non-application sur le terrain. «Il est regrettable de constater que ces interdictions ne sont pas respectées. Pis, elles sont méconnues et donc non appliquées. Il ne suffit pas d'établir des lois, encore faut-il les appliquer. Les modalités d'application ne suivent pas.» De son côté, Djilali Hadjadj, porte-parole de l'Association algérienne de lutte contre la corruption (Aalcc), membre de Transparency International, a fait remarquer récemment que la déclaration du patrimoine est obligatoire pour les responsables de l'Etat et autres élus en vertu de la loi numéro 06/01 du 20 février 2006 relative à la prévention et à la lutte contre la corruption. Mais dans les faits, elle ne l'est pas du tout. Ces quelques déclarations renseignent sur le fossé qui existe entre les lois et leur application sur le terrain. A quoi cela sert-il de mettre en place des réglementations sans les mettre en application ? Absolument à rien.