Résumé de la 2e partie L?arbrisseau supplie le vieil homme de ne pas le transplanter ailleurs. Une discussion s?engage. Pas forcément, répliqua l'arbrisseau. Mais de toute façon, tout ne se résume pas à une question de vie ou de mort. Que dirais-tu si on faisait le contraire ? ? Le contraire ? ? Oui. Tu enlèverais ton petit-fils de sa maison pour le faire vivre ici, à côté de moi... Une transplantation, tu sais ! Et comme ça, il me verrait grandir. ? N'importe quoi ! Tu me fatigues avec tes jérémiades. As-tu vu l'heure et je n'ai encore rien fait ! Alors, cesse de pleurnicher et laisse-moi travailler. Le petit arbre frémit sur son frêle tronc. ? Que ce printemps soit celui de ta honte ! cria-t-il, désespéré. En être arrivé à l'âge de la sagesse pour ne même pas comprendre que chacun a le droit de rester dans son milieu d'origine est indigne ! ? C'est du charabia tout ça ! ? Pas du tout ! C'est le langage de la nature, vieil entêté. Et si c'est le printemps qui te remue le sang au point de t'obscurcir la tête, c'est que tes idées ont besoin d'être éclaircies. Aussi, je t'en suggère une. Méfiant, le bonhomme regarda l'arbrisseau par en dessous. Il lui trouvait bien du toupet de faire autant de tapage pour si peu de chose. ? Je t'écoute. ? Ben voilà, tu me laisses grandir dans mon coin, et de temps en temps tu amènes ton petit-fils me rendre visite. Je te promets de pousser droit, fort et vite, pour lui servir d'exemple. Et puis, fais donc un peu plus confiance en la nature des choses ; elle finira bien par venir à bout de la croissance de ton garçon, même s'il lui faut un peu plus de temps que les autres.... Hum... c'est mon père qui dit ça, parfois, à d'autres arbres. Le vieil homme était rude mais juste. Il reconnut que le discours du petit arbre était dans l'ordre des choses. Cette pensée lui prit du temps, assis sur une pierre. Mais au soleil de midi, il ramassa sa bêche, accrocha le sac à son épaule et reprit le chemin de sa maison sans dire une mot. Plus jamais il ne parla au petit arbre, mais une ou deux fois par mois, il lui amena son petit-fils qui s'amusa à comparer sa taille à celle de l'arbrisseau. Depuis, la source raconte à qui veut l'entendre, que le garçon ? devenu un homme d'une grande force ? vient rendre visite de temps en temps à l'arbrisseau de son enfance. Il pose la main sur son tronc puissant et lui murmure : «Salut, vieux frère. Moi je vais bien, et toi ?» La source ne dit pas si le chêne répond.