Ce centre hospitalier universitaire est totalement paralysé depuis hier. Seul, le service minimum est assuré. Les deux corps médical et paramédical ont enclenché une action commune pour faire entendre leurs revendications socioprofessionnelles. Un tour effectué ce matin dans cet hôpital nous a permis de constater que même les malades qui se sont présentés à leurs rendez-vous étaient mis en attente, espérant une prise en charge. Devant le service de la médecine interne, femmes, jeunes et moins jeunes venus d'Alger et des autres wilayas du pays attendaient. Hier, mercredi, des généralistes, spécialistes, professeurs, maîtres assistants, infirmiers et médecins résidents ont, tous, marché dans l'enceinte de l'établissement. Ils étaient nombreux à suivre ce mouvement de protestation, en réponse à l'appel des syndicats autonomes de la santé. Il s'agit du Syndicat national des praticiens de la santé publique (Snpsp), le Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (Snpssp), le Syndicat des professeurs et docents en sciences médicales (Sndpsm), le Syndicat des maîtres assistants en sciences médicales (Snmasm) et du Syndicat algérien des paramédicaux (SAP). Les syndicats autonomes et les représentants des corporations médicales, de santé publique et hospitalo-universitaires, ont exprimé leur solidarité avec les paramédicaux, en grève illimitée depuis le 8 février dernier. Cette action commune est motivée par les «promesses non tenues du ministre de la Santé». «Cela fait plus d'une vingtaine de jours que les paramédicaux sont en grève et aucun mot n'a été dit sur le sujet lors du Conseil des ministres !», s'indigne un pharmacien rencontré dans cet hôpital. «Nous ne figurions même pas dans le programme de ce Conseil et nous n'avons même pas été considérés. C'est du mépris pur et simple», s'insurge une infirmière. Les syndicats autonomes de la santé remettent en cause, à leur tour, la plateforme des réformes de la santé. Ils disent ne pas être informés de l'élaboration du nouveau projet concernant la loi sanitaire et le fonctionnement des hôpitaux. «La tutelle doit sortir de son mutisme. Il faut prendre en charge sérieusement le problème des paramédicaux et ceux des hospitalo-universitaires», déclare le Dr Abdeslem Laribi, chef de l'unité de chirurgie et de consultation thoracique au sein de cet établissement sanitaire. «Les paramédicaux sont le pilier de l'hôpital. Nous sommes paralysés depuis quelques jours», nous disent certains médecins et chirurgiens interrogés sur la question. Résultat : les malades qui viennent des quatre coins du pays sont contraints de faire le tour d'Alger pour pouvoir enfin être pris en charge dans d'autres hôpitaux. Ceux qui ont les moyens, n'hésitent pas à recourir au privé. Notre tentative de joindre les syndicats autonomes, en l'occurrence le Snsp, n'a pas abouti ce matin.