Résumé de la 59e partie n Bouamrane sauve ‘Arba des griffes d'un lion. Il lui demande si elle veut toujours épouser Hammad. Elle répond par l'affirmative. Hammad et sa fiancée arrivent dans un village. Hammad cherche le souk pour vendre sa mule et acheter un cheval. Sur le chemin, il rencontre un boucher – à l'époque, la fonction est assurée par des Noirs. Le boucher s'approche. – Combien veux-tu pour ta mule ? – Six pièces d'or, dit-il. – Je t'en donne dix fois plus, dit le boucher. – J'accepte, dit Hammad, qui croit avoir fait une bonne affaire. Le boucher lui verse l'argent et saisit la mule par la bride. – Et, attends, dit Hammad, que ma femme descende ! – Tu m'as vendu la mule et sa charge, dit le boucher. Les gens ici présents peuvent en témoigner ! – C'est vrai, disent les gens, nous sommes témoins. Tu lui as vendu la mule et sa charge. Le boucher prend donc la mule, avec ‘Arba et ses effets ! Hammad se met à pleurer. C'est alors que Bouamrane arrive et trouve Hammad en train de pleurer. – Que s'est-il passé ? demande-t-il. – Un boucher l'a emportée, dit Hammad. Je voulais vendre la mule pour acheter un cheval et le boucher m'a proposé une bonne somme ! Mais c'est la mule et sa charge – ‘Arba – qu'il a achetées ! – Malheureux, ta femme était comprise dans la charge. Mais ne te lamente pas, je vais te ramener ta fiancée ! Car, à la ruse, il faut répondre par la ruse ! Il laisse là Hammad et rejoint le boucher. Celui-ci vient d'égorger un bœuf et expose la tête à la vente. – Combien vends-tu ta tête, demande Bouamrane. – Trois pièces, dit le boucher. – Je t'en offre dix, dit Bouamrane. – Marché conclu, dit le boucher, content d'avoir fait une bonne affaire. Bouamrane lui verse la somme puis se saisit d'un couteau et saute sur le boucher. – Malheureux, dit celui-ci, que veux-tu faire ! – Je veux couper la tête que tu m'as vendue ! – Mais je t'ai vendu une tête de bœuf ! – j'ai dit : combien vends-tu ta tête et pas la tête de bœuf ! Des gens ici présents peuvent en témoigner. Tu as bien acheté une mule avec sa charge, des effets et une femme par dessus tout cela ! Le boucher comprend alors ce que veut Bouamrane. – Reprends la mule et sa charge, mais laisse-moi ma tête ! Bouamrane peut ainsi récupérer ‘Arba qu'il conduit auprès de Hammad. – Voilà ta fiancée, lui dit-il, la prochaine fois ne la vends pas comme une vulgaire mule ! – J'ai changé d'avis, dit ‘Arba. Certes, Hammad est très beau et il me plaît toujours, mais toi tu es plus intelligent. C'est donc toi que je veux épouser ! Hammad, atterré, regarde son ami. Que va-t-il répondre. – Non, dit Bouamrane, tu ne peux revenir sur ton choix ! tu épouseras Hammad qui est mon ami ! Il faut respecter la parole donnée ! (à suivre...)