Les contestations sociales et politiques au Maghreb et au Moyen-Orient, parfois réprimées dans le sang, ne faiblissent pas. Des affrontements entre la police et des manifestants ont fait au moins deux morts, hier, au nord de Mascate, lors des premières violences de ce genre à Oman, sultanat stratégique à l'embouchure du Golfe, selon des sources de sécurité. Cinq personnes ont également été blessées dans ces violences survenues à Sohar, à 200 km au nord de la capitale de ce sultanat, où vivent quelque trois millions d'habitants, dont 20% d'étrangers. Hier, comme la veille, le sultan Qabous a annoncé des mesures sociales, pour apaiser les tensions dans son pays qui contrôle la sécurité du détroit d'Ormuz, par où transite 40% du pétrole exporté par voie maritime dans le monde. Au Yémen, le président Ali Abdallah Saleh, contesté dans la rue, a affirmé son intention de défendre le «régime républicain jusqu'à la dernière goutte de son sang», alors que le pays s'enfonce de plus en plus dans la violence. «Il y a un complot contre l'unité et l'intégrité territoriale de la République yéménite, et nous, au sein des forces armées, nous avons prêté serment de préserver le régime républicain, l'unité et l'intégrité territoriale du Yémen jusqu'à la dernière goutte de notre sang», a déclaré le Président devant les chefs des forces armées. «Ce serment est toujours valable et il le restera», a encore affirmé Saleh qui a su jouer à l'équilibriste entre les intérêts antagonistes de ce pays instable pour se maintenir au pouvoir pendant 32 ans. A Bahreïn, des milliers de manifestants ont défilé, hier, à Manama, réclamant la chute du régime de la dynastie sunnite des Al-Khalifa, alors que le groupe chiite au Parlement a confirmé sa démission, au lendemain de l'annonce d'un remaniement ministériel que l'opposition a jugé insuffisante. En Egypte, la commission chargée de travailler à l'amendement de la Constitution égyptienne a proposé, samedi soir, de limiter à deux le nombre de mandats présidentiels et de faciliter la candidature à la magistrature suprême. Ces propositions doivent être soumises à un référendum dans les deux mois. En Irak, le Premier ministre irakien, Nouri al-Maliki, a donné hier 100 jours à ses ministres pour faire leurs preuves en matière de lutte contre la corruption et l'amélioration des services publics. Un appel à de nouvelles manifestations vendredi à travers l'Irak a été lancé sur Facebook.