Structure n Cette cellule est composée de sept personnes dont un juge et des fonctionnaires des institutions financières. Me Mustapha Bouchachi, président de la Ligue algérienne de défense des droits de l'homme (Laddh), a annoncé, hier, lors d'une conférence de presse, la création d'une cellule de lutte contre la corruption afin de dénoncer tout acte de détournement des deniers publics dans les institutions et entreprises publiques. Cet instrument, explique le président de la Laddh, se veut un moyen efficace contre le phénomène de la corruption, en l'absence d'un contrôle judicieux dans le système algérien. Composée de sept personnes, dont un juge et des fonctionnaires des institutions financières, cette cellule se chargera, explique-t-il, de réceptionner des dossiers, confidentiellement sur des cas suspects de corruption, et de les transmettre aux autorités compétentes, y compris le gouvernement et la présidence, afin de déclencher des enquêtes. Le rôle de la ligue ne s'arrêtera pas là en cas de non-ouverture d'enquête. Elle ferait appel, poursuit-il, aux médias pour dénoncer les faits publiquement et pousser par-là le pouvoir à réagir. D'après Me Bouchachi et ses collaborateurs de la ligue, présents à la conférence, cette démarche consistant à lutter contre la corruption, est plus que nécessaire dans le contexte politique actuel parce que il n'y a pas une séparation entre les pouvoirs (exécutif, législatif et judiciaire). Abordant la situation dans le pays, le conférencier a réitéré que la Ligue considère que la position du département de Ould Kablia, qui maintient le refus d'agréer de nouveaux partis politiques et l'interdiction des marches dans la capitale, est «dangereuse», car elle est injustifiée juridiquement. Me Bouchachi estime qu'une telle position n'a pas lieu d'être dans le contexte actuel des choses, c'est-à-dire après la levée de l'état d'urgence. «On suppose que maintenant, c'est la loi, rien que la loi, qui doit être appliquée», a-t-il déclaré, hier, lors d'une conférence de presse. Selon Me Bouchachi, le régime algérien a démontré encore une fois qu'il n'a aucune intention d'ouvrir le champ des libertés aux partis politiques et au mouvement associatif. «Il est clair pour nous, quand on entend le ministre de l'Intérieur dire que les marches sont encore interdites, qu'on ne peut pas agréer de nouveaux partis politiques, qu'il n'y a pas de volonté politique pour entamer de vraies réformes et un vrai changement», estime-t-il, en qualifiant cette démarche de «dangereuse» dans la mesure où elle ne correspond, d'après lui, à aucun critère ou norme juridique. Le dernier point soulevé par Me Bouchachi concerne les «massacres» que «le dictateur» libyen est en train de commettre actuellement contre son peuple, alors que les autorités algériennes entretiennent, selon lui, le silence sous prétexte du principe de non-interférence. «Cela serait, plus ou moins, compréhensible dans les cas de la Tunisie et de l'Egypte. Mais lorsqu'un dictateur déclare une guerre contre son peuple, le silence est considéré comme un soutien à l'injustice», estime-t-il. Une marche en avril à Alger Interrogé sur le pourquoi de son retrait de la Cncd, Me Bouchachi a précisé d'abord que cette information qui a été rapportée par la presse n'est pas fondée, car la Laddh, d'après lui, est toujours membre de la Coordination nationale pour le changement et la démocratie. Néanmoins, il a affirmé que son organisation n'adhère pas au principe des marches tous les samedis à Alger et préfère d'autres types de lutte, tels que les meetings et les campagnes de sensibilisation. Quant à la marche, les représentants du courant de la Cncd auquel adhère la Laddh a affirmé que cette option est programmée pour fin mars ou début avril prochain. Cncd (tendance partis politiques) Trois marches samedi La Coordination nationale pour le changement et la démocratie (Cncd) rappelle que les marches du 5 mars 2011 auront lieu à 11h à partir de : 1-La placette d'El-Madania (devant la maison Srir) vers l'Entv (Boulevard des Martyrs). 2-La placette devant la cour de justice d'Hussein-Dey (Ruisseau) vers la place du 1er-Mai. 3-Stade d'Aïn Benian vers la place des Martyrs.