Résumé de la 3e partie Mosbah est sûr que Zohra, son amour de jeunesse, ne l?a pas reconnu. Il décide d?aller lui parler. «Après tout, tant et tant d?années sont passées. Nous sommes au bord de la tombe et il faut que je lui dise que c?est son souvenir qui a gâché ma vie. C?est à cause d?elle si je suis ici, tout seul, sans personne, sans enfants qui rendraient mes derniers jours moins pénibles?» Et Mosbah a un sourire amer. «Mais elle aussi, elle n?est pas heureuse, sans moi? Elle n?a jamais pu être heureuse? Où est donc son propriétaire de mari qu?elle m?a préféré ? Ou ses enfants ?» Les sourcils froncés, l?air plus renfrogné que jamais pour cacher son intense émotion, Mosbah s?approche du groupe de femmes assises sous un arbre du parc, à l?ombre, pendant que la plupart des pensionnaires font la sieste dans leurs dortoirs. ? Zohra, dit-il de sa voix rauque, Zohra, viens, je veux te parler ! ? Me parler à moi, «Le muet» ? Pourquoi ? Les vieilles gloussent, mais le visage de Zohra est soudain sérieux, comme figé par la surprise. «Elle me reconnaît», pense Mosbah. Sans un mot, la vieille dame glisse son chapelet dans sa poitrine et se lève avec difficulté. Bariza, en souriant, lui tend sa canne. ? Qu?as-tu donc à lui dire de si secret, «Le muet» ? Pourquoi ne parles-tu pas devant nous toutes ? Mais «Le muet» ne répond pas, comme à son habitude quand il n?est pas nécessaire de parler, et précède Zohra sur un banc, à l?ombre, où ils seront tranquilles. A pas lents, la vieille dame avance dans l?allée et soudain, elle revient plus de soixante ans en arrière? Elle s?assied près de Rezzag et, malgré son âge, elle ressent le même bonheur fébrile qui emplissait son c?ur quand elle se rendait au fond du jardin, sa petite bassine de linge sous le bras? Un petit moment, les deux vieillards évitent de se regarder, submergés par l?émotion. Puis, quand son vieux c?ur reprend un rythme plus calme, Rezzag demande : ? Pourquoi Zohra, pourquoi ? (à suivre...)