Résumé de la 4e partie C?est enfin le moment où, après de si longues années de séparation, Zohra et Mosbah vont pouvoir s?épancher. La tension nerveuse est trop forte pour la vieille dame qui éclate en sanglots. Rezzag veut essuyer les joues ridées, mais se rétracte. «Je n?ai pas le droit», se reprend-il. Et il attend longtemps, le visage plus bourru que jamais, avant que Zohra ne murmure : ? Je n?ai pas pu désobéir à mon père et déshonorer ma famille, Rezzag ! Mais il ne s?est pas passé un jour où je n?ai pensé à toi... tu étais présent dans ma vie pendant toutes ces années. Rezzag écoute et les paroles de Zohra lui mettent du baume au c?ur. Puis Zohra cesse de pleurer, le regarde fixement et lui demande, comme revenue à la réalité : ? Mais toi, que fais-tu ici... N?as-tu donc pas de femme et d?enfants ? ? Oh et tu oses me demander cela à moi ? Tu as brisé ma vie, Zohra, le jour où tu as refusé de me suivre en Italie. Mais toi... que... ? Oui, cela fait cinq longues années que je suis ici, alors que tu n?es là que depuis un mois. Mon mari est mort et mes deux fils, qu?il a élevés dans l?opulence, m?ont abandonnée et leurs épouses n?ont pas voulu de moi. ? Et ta famille, Zohra, tes frères... ? Je ne veux être un poids pour personne... j?ai assez d?argent pour vivre, mais au moins, ici, on s?occupe de moi ! ? Quel étrange «mektoub» que le nôtre, ma Zohra ! Nous voilà réunis dans cet hospice après tant et tant d?années ! Il faut dire que Dieu a décidé de nous réunir un jour ou l?autre, malgré la bêtise des hommes ! Et les deux vieillards s?en retournent, à pas lents, rejoindre les autres... ? Il faut que nous sortions de là, Zohra. Allons nous installer dans un petit logement en ville. ? Oh, réplique Zohra avec un rire cassé. Voyons, Rezzag, à notre âge ? Nous sommes bien vieux, maintenant. Qui s?occupera de nous ? Et un jour ou l?autre, l?un de nous partira et l?autre restera seul à nouveau... Alors, profitons du temps présent, Rezzag, vivons avec nos souvenirs, nous avons tant de choses à nous raconter ! Et Rezzag s?arrête au milieu de l?allée, sous les arbres, pousse sa chéchia rouge sur le côté de sa tête, comme autrefois, et les deux vieillards éclatent de rire, enfin réconciliés avec la vie.